TREES
In shadows

(Trees 1 à 8)
Il y a dix ans, sont apparus, venant de nulle part d’étranges colonnes aux énormes troncs qui s’élèvent vers le ciel. On les appelle les "arbres" ! Personne ne connait leurs objectifs, si ce n’est qu’ils sont vivants et que de temps en temps relâchent une sorte de sève qui, à la manière de la lave, détruit tout ce qu’elle recouvre… Partout dans le monde les gens s’interrogent, mais progressivement, se sont "habitués" tandis que les sociétés se sont adaptées.
Mais maintenant les "Arbres" semblent vouloir s’exprimer…

Par fredgri, le 16 septembre 2015

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Notre avis sur TREES #1 – In shadows

Warren Ellis s’adjoint à nouveau les services de Jason Howard (ils ont auparavant travaillé ensemble sur Blackcross et Scatterlands) pour cette série très surprenante qui nous entraîne dans un univers ou soudain sont apparues d’étranges colonnes monumentales, sans raison apparentes.
Le but de la série n’est pas tant soi peu d’expliquer le phénomène que de montrer son impact sur les sociétés qui les voisinent. Ellis s’attarde donc sur les personnes qui évoluent dans ces villes qui se sont reconstruites autour des troncs. Il nous présente plusieurs protagonistes, Tian le jeune étudiant en Art qui veut connaître sa nature profonde, Marsh le biologiste qui découvre d’étranges fleurs noires qui poussent à la base des colonnes et qui semblent être constituées d’une multitude de micro câbles… On rencontre aussi Eligia, la jeune italienne avide de liberté qui au contact du vieux Luca se rend compte qu’il est encore possible pour elle de gagner son indépendance…

Et même si ces destins ne se croisent pas, même si Ellis développe des intrigues très indépendantes les unes des autres, qui n’ont comme point commun que l’influence indirecte des arbres sur eux, il n’empêche que petit à petit se construit sous nos yeux une sorte de corpus fascinant qui met en avant la nécessité pour les uns et les autres d’aller jusqu’au bout de ce qu’ils ont entrepris.

On reste malgré tout dans de l’elliptique, une approche qui insiste sur les atmosphères tout en amenant doucement un fond tourné vers les arbres, mais là ou Ellis est intéressant c’est qu’il reste dans la périphérie sans tomber dans le piège des explications. Il garde l’humain au cœur de son propos et s’intéresse au phénomène et ses effets bien plus qu’à l’aspect purement SF de la série. D’autant qu’on sent déjà se glisser des choses plus tendues, des réactions en chaîne qui influent directement sur les comportements… L’arbre semble vouloir émettre un signal, une sorte de dialogue. Pendant qu’en même temps l’humain se comporte comme une sorte de corps malade qui s’infecte, qui tente de s’adapter tant bien que mal…

Ellis lance donc des pistes passionnantes pour la suite, avec une fin de volume des plus surprenantes !

Graphiquement, Howard change son approche pour un dessin plus nerveux, plus vif et donc plus vivant que ce que nous connaissions de lui sur Wolf-Man et Super Dinosaur. J’aime bien cette approche beaucoup plus contrastée, avec des matières, des jeux d’ombres et des cadrages vraiment inspirés. C’est très beau !

Trees est une série qui peut déstabiliser, je le comprends, mais qui reste une vraie belle découverte, bientôt traduite en France d’ailleurs !

Très recommandé !

Par FredGri, le 16 septembre 2015

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