La traversée du Louvre

Le téléphone de David Prudhomme sonne alors qu’il se promène dans le musée du Louvre avec Jeanne, sa compagne. C’est un coup de fil à propos de sa BD sur le Louvre. Prudhomme explique que ce qui l’intéresse, ce ne sont pas les œuvres mais les gens qui les regardent. Ce sera une histoire muette.

Par Placido, le 7 juin 2012

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Notre avis sur La traversée du Louvre

Quel plaisir de retrouver David Prudhomme chez Futuro, deux ans après son magnifique Rébétiko. Cette nouvelle BD s’inscrit dans l’élégante collection sur le Louvre où on y retrouve d’autres auteurs tels que Nicolas de Crécy, Marc-Antoine Mathieu et Christian Durieux. La traversée du Louvre porte plutôt bien son nom car on ne voit pas tellement les œuvres, l’auteur ne s’y attarde pas, il n’en a pas vraiment le temps et pas vraiment l’envie.

Ce sont les gens qui l’intéresse. Il les regarde, les observe, les scrute. Et les dessine. Il les dessine dans des situations particulières, parfois belles et très souvent cocasses : des enfants regroupés auprès de leur maîtresse juste devant un tableau de la vierge entourée de ses anges, une guide levant son petit fanion pour appeler son groupe de visiteurs juste devant La Liberté guidant le peuple de Delacroix, une femme qui se contorsionne pour admirer plus efficacement les peintures au plafond… Les œuvres et les visiteurs se font échos, se répondent, s’entrecroisent, se confondent… Le jeu que mène Prudhomme est intelligent et malicieux. L’ensemble est accompagné d’une voix off pleine de poésie, reflétant les divagations et réflexions de l’auteur sur ce musée, ces gens et sur l’Art.

Graphiquement, c’est très beau. La plupart des planches ne contiennent qu’une ou deux cases et offrent donc de larges plans, parfaitement exploités par Prudhomme à la fois pour nous laisser admirer les tableaux et les sculptures, mais aussi pour se laisser une belle marge de liberté et mettre en forme ses originalités.

Un musée humain ! Un musée de visiteurs ! Voilà ce que propose l’auteur dans cette Traversée du Louvre. Tout dépend du point de vue dans lequel on se place, bien sûr… Les œuvres d’art ne sont pas toujours là où on les attend.

Par Placido, le 7 juin 2012

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