TRAQUEMAGE
Le chant vaseux de la sirène

Ayant abandonné la fée Pompette à son sort, Pistolin a repris son chemin avec l’intention de poursuivre sa quête contre les Mages qui ont anéanti son troupeau de cornebiques. Maintenant en possession de gluons, vers qui se développent uniquement dans la cervelle de dragon mort, et toujours affublé de Myrtille, il a pris la direction de la cité perchée de Saint-Azur-en-Lagune pour y tuer le premier mage, Kobéron, qui en est le régent. Pour cela, il se doit au préalable de trouver Durandar, l’épée qui lui permettra d’exécuter sa radicale besogne, détenue par les sirènes au fond de la lagune. Après avoir subi la malédiction de Merdin l’enchianteur, il parvient enfin à atteindre la fameuse cité qui n’a rien d’idyllique. La ville est macabre et la lagune pleine de vase. Il apprend même que les sirènes ont été toutes pêchées et mangées par Kobéron. Aussi, sa quête en prend un sacré coup. Comment va-t-il pouvoir récupérer l’épée magique ? Et si le destin lui servait Koberon sur un plateau (de bar), saurait-il en profiter ?

Par phibes, le 26 octobre 2017

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Notre avis sur TRAQUEMAGE #2 – Le chant vaseux de la sirène

On commençait à s’inquiéter sérieusement de ne pas avoir de nouvelles de notre traqueur de mages en herbes et de sa mission vindicative contre les fauteurs de destructions de troupeaux de cornebiques. Mais maintenant, quelques deux ans après le premier opus, Pistolin, berger et producteur de pécadoux de son état, retrouve les bacs plus que jamais motivé pour aller au bout de sa démarche sous le couvert d’un Wilfrid Lupano et d’un Relom on ne peut plus en verve.

Avec cet épisode, Pistolin rentre dans le vif du sujet et s’attaque à son premier mage, le roi Kobéron dit l’étincelant. Comme on pouvait s’y attendre, son équipée dans la citée envasée n’a rien de flamboyante. Elle va même tourner aigre, de par la véritable qualité du site visité et les rencontres hors norme que notre fromager en colère va être obligées de faire. Une fois encore, Wilfrid Lupano libère totalement son inventivité pour plonger son personnage dans des situations complètement décalées, sans aucune morale mais tellement jouissives. Tout au long de ce tome, sous les effets enivrants de la vasebourg évidemment, la dérision fait mouche comme sur un pécadou bien sec. Elle atteint même des pics paroxysmiques (voir par exemple dans le cabaret de la Morue qui chante) qui ne sont nullement pour déplaire.

Aussi, on rit bien volontiers sur les pérégrinations incroyables de ce Pistolin qui, certes, a le malheur de subir les péripéties (elles ne se passent jamais comme souhaitées) mais aussi a l’avantage de bénéficier de coups du sort inespérés (à la taverne). Ne s’imposant aucune limite, le scénariste n’hésite pas à trancher dans le vif (les sirènes s’en rappelleront longtemps) et par cette volonté scénaristique, nous associe pleinement au parcours désopilant de son drôle d’héros.

Comme il se doit, Relom est dans son élément. Que diable, l’humour bête et méchant, ça le connaît et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne manque pas d’en distiller ici ! A la lueur d’un travail bien détaillé et d’une acidité exacerbée, l’artiste appuie là où ça fait rire. On appréciera tout particulièrement l’expressivité de tous ses personnages, volontairement surexposés pour mettre avant leur bêtise innée.

Une deuxième partie complètement loufoque pour une geste de caractère à déguster pour sa croûte épaisse et sa pâte dégoulinante. Foi de pécadou !

Par Phibes, le 26 octobre 2017

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