TRAMP
La route de Pointe Noire

La réputation d’Avron est telle que les Kroumen de Côte d’Ivoire, hommes devant embarquer pour charger les billes de bois que le navire ramènera d’Afrique, refusent de monter à bord… jusqu’à ce que leur sorcier lise dans les viscères d’un poulet la mort prochaine du commandant détesté.

Du coup, lorsque le corps d’Avron est retrouvé par six pieds sous l’eau, lardé d’un coup de poignard définitif, les suspects ne manquent pas aux gendarmes de Pointe Noire. Fidèle à leur réputation, les galonnés décident immédiatement que le coupable ne peut être qu’un des dockers noirs. Conclusion hâtive qui ne tient aucun compte de plusieurs éléments pourtant bien intéressants. Ainsi le bref passage à bord d’une mystérieuse religieuse. Ainsi la disparition du chat du bord la nuit de l’assassinat du commandant.

Un an après la conclusion du premier cycle des aventures de Yann Calec, voici le premier des deux épisodes du deuxième cycle de ces aventures marines se déroulant au début des années cinquante. L’officier en second Yann Calec replonge dans une aventure maritime palpitante.   

Par zippo, le 1 janvier 2001

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur TRAMP #5 – La route de Pointe Noire

Très bon album !  Le début d’un second cycle fait toujours un peu peur au lecteur, peur de ne pas retrouver les personnages qu’il a laissés à la fin du premier cycle, peur de ne pas retrouver les mêmes ambiances, la même poigne, le même plaisir.
Et bien, je ne suis absolument pas déçu.  On y retrouve Yann Calec qui affirme encore sa personnalité juste et généreuse.  Puis, une histoire « policière » dans laquelle Jean-Charles Kraehn laisse planer suffisamment de zones d’ombre pour laisser de la place à l’imagination du lecteur. Qui a tué Avron, le commandant du Ouessant ?  Bien malin qui pourrait le dire avec certitude à la fin de cette première partie.   L’autre point fort de cet album est incontestablement le magnifique trait de Patrick Jusseaume.  Il y a une très belle lumière, quelques paysages superbes (même si la terre ferme est plutôt rare dans cet album), mais aussi et surtout une lisibilité et une découpage admirables. Sans parler de couleurs plutôt réussies.  Jusseaume n’a jamais cessé de progresser depuis le début de cette série. Il nous propose ici quelques planches absolument parfaites d’équilibre et de clarté.  Tout cela sur une histoire classique, certes, mais intéressante. Une histoire qui exploite à merveille les aspects peu connus de la marine marchande des années cinquante dans les anciennes colonies africaines. 

Un très bon "polar maritime".

Par zippo, le 29 septembre 2005

Publicité