La trajectoire des vagabonds

Alors qu’un serial-killer sévit dans l’est de la France selon un rituel particulier, Syd, jeune finlandaise en quête de renouveau, est prise en stop par Benjamin Diandro dit Banjo, scénariste à la recherche d’inspiration pour son prochain téléfilm. Tout en descendant vers le sud, les deux jeunes gens font plus amplement connaissance. Alternant les pauses, ils ne peuvent éviter les terribles nouvelles diffusées par la radio au sujet de ce tueur qui semble suivre le même trajet qu’eux. C’est lors d’un arrêt à Florac que Syd découvre que Banjo possède dans la boîte à gants de son véhicule du matériel que le tueur en série utilise dans ses actes. Prenant peur, elle s’enfuit mais se voit bientôt rattrapée par Banjo. Qui est-il vraiment et que cherche-t-il réellement ? Syd va bientôt le découvrir ?

Par phibes, le 9 juin 2016

Publicité

Notre avis sur La trajectoire des vagabonds

On connaît Serge Annequin pour ses ouvrages qui cultivent les ambiances un tantinet insolites, comme par exemple ses séries Les aventures inopinées d’Auguste-Louis Chandel ou Les fragments de l’oubli. Nous retrouvons ce dernier à la faveur d’un one-shot qui, cette fois-ci, nous permet de nous plonger dans un road-movie entêtant, se déroulant entre les communes de Condrieu et de Rennes le Château.

Animé par deux personnages principaux, Syd et Banjo, le récit nous immerge dans leur relationnel pour le moins particulier, relationnel qui évidemment fait naître bien des questions quant aux rôles tenus par chacun d’eux. Il va de soi que le fait d’introduire, dès le prologue, les agissements radicaux d’un tueur en série mystérieux, ne manque pas de donner du piquant à ce rapport étrange entre l’auto-stoppeuse et le scénariste.

Aussi, on se prend rapidement à leur jeu sur fonds de drame et de découverte géographique, et les questions fusent. Qui sont-ils réellement ? Quel est le rapport qu’ils entretiennent réellement avec ce tueur de l’ombre ? Qui est ce Tomy qui intervient inopportunément ? La suspicion est donc de mise. Par ce biais, elle apporte une tonalité mystérieuse qui est loin d’être désagréable et qui donne envie d’aller plus loin dans ce thriller, d’en savoir plus sur la personnalité des protagonistes, de découvrir les tenants et les aboutissants de ce « vagabondage » troublant.

Fidèle à son style, Serge Annequin nous livre une mise en images certes épurée mais suffisamment concluante pour entretenir son intrigue. Son univers stylisé, colorisé avec goût, reste donc plaisant à parcourir. D’une manière générale, ses personnages bénéficient d’une expressivité conséquente et par leur jeu intrigant, parviennent à installer des ambiances de mystère intéressantes.

Un très bon roman graphique qui associe avec brio intrigue à suspense et drame. Un moment de lecture entreprenant !

Par Phibes, le 9 juin 2016

Publicité