TRAIN DES ORPHELINS (LE)
Lisa

Après ses déboires avec Harvey, Jim est retourné dans le Kansas et a épousé la sympathique Bianca. Cet instant de bonheur passé entre amis n’éclipse pas pour autant les terribles moments qu’il a vécu avec son frère et sa soeur lorsqu’ils étaient tout enfant et que l’orphelinat qui les avait pris en charge les avaient entraîné, à bord d’un train, de l’autre côté du pays pour être adoptés. Aussi, il ne peut s’empêcher de penser à Joey et de se demander ce qu’il est devenu. Pour cela, il faut retourner dans les années 20, du côté de Cowpote Canyon, où ce dernier a été recueilli par une famille humble de mexicains. Alors que le garçon trouve une certaine stabilité, il se voit repris de force par le fort en gueule Effron qui l’attribue à un ivrogne du coin. Partageant dorénavant ses malheurs avec la jeune Lisa, ils s’enfuient de la ville et échouent, après un court voyage en train, dans une autre ville, à faire la manche. Auront-ils plus de chance de se sortir de leur condition ?

Par phibes, le 11 juin 2013

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Notre avis sur TRAIN DES ORPHELINS (LE) #3 – Lisa

Après un premier cycle qui permettait de réunir deux anciens orphelins ayant partagés dans leur enfance un exil particulièrement éprouvant, Philippe Charlot et Xavier Fourquemin remettent les couverts pour un deuxième diptyque toujours chez Bamboo. Cette fois-ci, ils dévient un tant soit peu des péripéties de leur protagoniste principal, le taiseux Jim, pour évoquer le parcours de son frère Joey (qu’il n’a plus revu de leur séparation) associé à la jeune Lisa.

Cette première partie conserve toute la sensibilité des deux premiers opus. En effet, Philippe Charlot reste attaché à sa thématique première (totalement réelle mais peu connue) liée à l’exode organisé d’orphelins dans les années 20 et vient conter leurs terribles destinées au travers de plusieurs petits personnages tels Jim, Harvey, Joey, Lisa et bien d’autres. L’émotion est donc au rendez-vous tant ce trafic réalisé en toute légalité a quelque chose d’inhumain et se veut colportée par les évènements plus ou moins douloureux vécus par ces enfants.

Aussi, tout en utilisant le même procédé d’alternat entre les époques que précédemment, le récit ne manque pas de nous faire sentir, dans les péripéties de Lisa et Joey, le lourd traumatisme généré par ces adoptions forcées aléatoires. A ce titre, Philippe Charlot trouve les mots et les péripéties justes pour sensibiliser. Les ambiances qu’il crée sont d’une bonhomie ambiante généreuse, sans aucune violence et saupoudrées d’un certain fraternalisme et de fait, suscitent un certain trouble. A n’en pas douter, l’histoire qu’il ouvre avec ce troisième opus, reste d’un grand intérêt et pose la question sur un possible rapprochement entre Jim et Joey.

Xavier Fourquemin excelle dans cet univers semi-réaliste. D’ailleurs, il nous prouve sa dextérité en alignant les épisodes à intervalles très courts. Son dessin est synonyme d’une générosité débordante, ce qui permet de rendre ses personnages pour le moins craquants, d’une limpidité picturale qui rend convaincantes les péripéties.

Une entrée de cycle de qualité qui nous permet de retrouver le petit monde de deux artistes n’ayant pas fini de nous émouvoir. A lire !

Par Phibes, le 11 juin 2013

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