TOUT PRATT
Fanfulla

Mai 1527 – La troupe des Lanquesnets traverse l’Italie en semant le chaos sur son passage. Elle arrive devant Rome, qui est pillé, dévasté pendant des jours et des jours. Fanfulla di Lodi est un de ces soudards. Au cours d’une rixe entre mercenaires avinés, il est blessé.

Octobre 1529 – Les Lanquesnets s’attaquent à Florence. Les Florentins ne doivent compter que sur deux anciens soldats de fortunes devenus curés, suite à des blessures : Fanfulla di Lodi et Maurizio. S’ils quittent les vœux qu’ils ont fait, Florence a une chance d’être sauvée…

 

Par berthold, le 29 août 2021

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Notre avis sur TOUT PRATT #64 – Fanfulla

Altaya propose dans sa collection Tout Pratt de retrouver le récit Fanfulla.

Fanfulla
est une oeuvre d’Hugo Pratt et de Mino Milani qui est assez méconnue.
Ce récit date de 1967 et est paru en Italie dans Corrieri del Piccoli.
L’histoire se situe pendant la période de la renaissance en Italie. L’oeuvre n’est sortie, en France, qu’en 1981 aux Humanoïdes Asssociés, dans une version noir et blanc. Dans cette nouvelle édition, vous trouverez les planches avec une mise en couleurs de  Patrizia Zanotti.

Le scénario de Fanfulla est assez bien construit, parfois touffu, mais très intéressant.
Nous nous retrouvons en plein chaos avec ses soldats de fortunes qui changent de camp, des trahisons, des batailles, du sang, de la violence.

Le dessin de Pratt est à son meilleur : sur Fanfulla, nous sentons la transition dans le graphisme qui nous mène vers sa création la plus célèbre : Corto Maltese.
Nous pouvons d’ailleurs voir la différence avec ses œuvres précédentes telles que Sergent Kirk, Ernie Pike, Ann de la jungle.

Fanfulla reste une oeuvre intéressante. Nous pouvons sentir le plaisir qu’a dû ressentir Pratt à dessiner ces costumes, ces scènes de combats, et surtout ce personnage de Fanfulla : un personnage qui n’a pas le type du héros tel que nous le connaissons, beau, musclé… Ici, il est borgne, sale, grand, barbu, un peu chauve. Un "héros" digne d’intérêt et très crédible.
Par contre, si vous vous arrêtez sur l’une des dernières cases, vous remarquerez en fond derrière Fanfulla , un Amérindien et un autre gars avec un casque colonial britannique !

Dans une interview (De l’autre côté de Corto, avec Petitfaux), Hugo Pratt disait : " Alors, j’ai terminé l’histoire en dessinant n’importe quoi, comme par exemple un indien iroquois. Je voulais montrer qu’en réalité ils ne regardaient pas Fanfulla…". Pratt parlait de ses collaborateurs qui se plaignaient de lui car il dessinait trop vite, que Pratt avait mal représenté Florence, etc… Et du coup, Pratt "gâcha" un peu ses dessins finaux, mais cela ne nuit en rien cette lecture. Au contraire, cette case est bien plus mis en avant dorénavant grâce à la couleur.

Le dossier complementaire s’intéresse au mythe de Fanfulla di Lodi.

Vous n’avez jamais lu Fanfulla ? Cette édition est une bonne occasion pour combler vos lacunes et découvrir ce grand récit d’aventures.

 

Par BERTHOLD, le 29 août 2021

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