Tout ce qui reste de nous

"Trois histoires de science-fiction ou de "speculative fiction" qui racontent la perte, le sentiment de fin, l’importance des souvenirs, dans des mondes crépusculaires ou en danger de mort. Voyage dans une autre dimension, accident d’un vaisseau spatial, fable sur la fin d’un monde, ces récits particulièrement émouvants proposent une approche spirituelle des questionnements actuels sur le progrès et la fin du monde, et les conséquences sur nos sentiments."
Résumé éditeur.

Par fredgri, le 21 mars 2021

Notre avis sur Tout ce qui reste de nous

Ce qu’il y a d’agréable avec la bande dessinée, entre autres, c’est que l’on peut encore découvrir des petites pépites, assez surprenantes, qui se distinguent par la sensibilité d’une jeune artiste et de son univers hors norme, comme c’est ici le cas, avec cet étonnant album "Tout ce qui reste de nous", de Rosemary Valero-O’Connell (que l’on connait pour son très bel album paru l’année dernière "Mes ruptures avec Laura Dean" ou encore ses "Lumberjanes/Gotham Academy"… !

Quand j’ai débuté cette lecture, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, le rythme est lent, elliptique, bien plus axé sur une tonalité plus littéraire, évoquant, par le biais de ces trois récits, des univers mêlant nostalgie, rêveries, des personnages qui n’ont rien d’héroïque, mais qui ressentent assez justement le monde qui les entoure.

On est donc rapidement charmé par la finesse de l’écriture, par la beauté des planches et cette précision dans les cadrages, dans la mise en scène… On découvre surtout une narratrice qui a une vraie voix, un regard singulier qui nous immerge dans des atmosphères presque hypnotiques et fascinantes !
C’est magnifique !

Trois récits, donc, dans cet album !

"Tout ce qui reste de nous", une jeune femme, après avoir passé une sorte de passage interdimensionnel, cherche l’amie qui l’accompagnait. Mais progressivement, sa mémoire s’altère, elle veut absolument se souvenir de celle qu’elle cherche, de son visage, mais petit à petit le voile de l’oubli l’enveloppe…

"Ce qui reste", un vaisseau dont le moteur fonctionne grâce aux souvenirs d’un hôte, est soudain partiellement endommagé en plein espace. L’une des passagères, encore en stase, perçoit les souvenirs de la jeune pilote qui s’éteint progressivement…

"Con temor, con ternura", les habitants d’une île s’interrogent sur la présence depuis des centaines d’années d’une géante endormie à proximité des côtes. Petit à petit, leur vie s’est fondue autour de cette mystérieuse femme qui pourrait malgré tout se réveiller d’un moment à l’autre…

Nous évoluons dans une SF aux antipodes de ce que l’on connait, plus sereine et calme, plus porteuse d’un message de paix, de compréhension de l’autre, du plaisir de l’inconnu qui nous révèle à nous même ! On se laisse porter par les mots et les images, sans se poser de question !

Bien que sorti assez discrètement, cet album est en passe d’être l’une des lectures les plus surprenantes que j’ai pu avoir depuis un bout de temps !
Surveillez ce nom, Rosemary Valero-O’Connell, vous n’avez pas fini de le voir circuler deçi delà… !

Vivement conseillé !

Par FredGri, le 21 mars 2021

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