Le Tour des Géants

En 1910, celle qu’on appellera plus tard "La grande boucle" imposait une quinzaine d’étapes aux cyclistes qui s’y sont attaqués. Il y avait ceux qui couraient sous les couleurs d’une équipe, et il y avait les autres, les "isolés". Chacun avait sa chance mais l’épreuve était des plus difficiles, et ceux qu’on allait pouvoir cette année-là appeler les "Géants du Tour" (ceux qui allaient passer la ligne d’arrivée) ne furent que 41 parmi les 110 courageux qui s’étaient élancés le tout premier jour…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Le Tour des Géants

Avec Le Tour des Géants, Nicolas Debon dont c’est la première BD revient sur l’édition 1910 du Tour de France. L’épreuve n’avait alors que 7 ans et n’avait finalement peut-être rien de plus que celle d’avant ou que celle d’après, mais elle était cependant très représentative de ce qu’était à cette époque ce rendez-vous sportif annuel, que ce soit au niveau technique, organisationnel, sportif ou moral… C’est une des raisons pour lesquelles l’auteur a choisi celle-là, en profitant bien entendu pour nous dresser le portrait des hommes qui l’ont faite et qui ainsi la sortent du passé en redonnant des visages à leurs noms afin qu’elle nous soit plus proche, et donc plus passionnante.

Quel challenge ! Plus qu’un simple sport, le Tour de France était en 1910 un véritable sacerdoce pour les cyclistes qui, en plus de devoir suer sang et eau sur des vélocipèdes dernier cri (mais de l’époque !), devaient parcourir des routes qui parfois n’avaient de route que le nom, devaient gérer leurs problèmes techniques avec les moyens du bord et devaient subir, quand ils tombaient sous leur coup, d’innombrables amendes et sanctions qui aujourd’hui prêtent pour certaines à sourire. Ajoutez à cela les tracasseries dues à la malveillance de concurrents ou de supporters de concurrents, et vous vous direz comme moi qu’il fallait être sacrément motivé ou fou complet pour se mettre en selle !

Mais quelle aventure ! Et c’est principalement avec une narration tenant du commentaire sportif que Nicolas Debon nous la fait revivre, relatant les exploits et les désillusions de ces coureurs ô combien méritants, mettant en images avec une palette de couleurs rappelant celle des vieux journaux ces hommes, ces moments épiques et ces paysages qui font de la France un pays pluriel et un immense terrain de jeu ; aussi cruel soit-il, parfois…

Au catalogue de la superbe collection Long Courrier, Le Tour des Géants n’est pas à comparer avec d’autres bandes dessinées relatives au cyclisme sportif et historique pour savoir laquelle est la meilleure (on pense immanquablement à L’Aigle sans orteils de Lax) mais elle vient plutôt compléter une thématique sur les rayons de votre bibliothèque, comme une nouvelle coupe viendrait s’ajouter sur une étagère à d’autres trophées gagnés précédemment.
 

Par Sylvestre, le 2 juillet 2009

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