Topless

Pianiste dans un bar où se produisent des strip-teaseuses, Martin aime par dessus tout pianoter et fumer. Ce sont ses chemins à lui vers le bonheur simple : la musique et les volutes de tabac à travers lesquelles tout lui semble plus joli, plus mystérieux…

Jeanne est sûrement la plus belle de toutes les filles de la boîte. Un soir, elle va aller taper la causette avec Martin, lui dire qu’elle aimerait bien ne pas faire de vieux os dans le métier. De là, tous deux vont alors partir avec la DS de Frognard, le patron, direction un petit bled où Jeanne souhaitait se rendre.

Dans le coffre de la DS, Martin et Jeanne allaient trouver un beau petit pactole provenant d’affaires un peu louches auxquelles s’adonnait – ils le savaient, quelque part – leur patron. Mais celui-ci n’allait pas tarder à se mettre à leurs trousses…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Topless

Presque tout repose sur les ambiances… Celle de la salle enfumée où se rincent l’oeil des clients hypnotisés… Celle, musicale, qui se dégage du piano sur le clavier duquel les doigts de Martin se promènent. Celle aussi, polar, de la poursuite des deux fugueurs par leur patron excédé, lui-même menacé par ceux avec qui il est "en affaires"… Enfin, celles de la liberté et du plaisir de savourer ces petits instants qui font les grands bonheurs, tout comme les plus petites choses peuvent avoir leur importance…

Avec leur ode à la fumée, fumée dessinée de manière à ce qu’on y voit dedans différentes choses, Martin et son "père" Arnaud Le Gouëfflec réussissent à habituer nos yeux et nos esprits au ton du récit et à l’aventure qui va suivre. Et avec des objets singuliers qui se font passer pour des détails (le Saint Christophe, les boîtes à chapeaux, la DS…), la partition scénaristique est jalonnée de ces petites notes qui donnent une âme à un morceau et qu’il ne faut pas perdre de vue parce qu’elles reviennent, importantes, comme un refrain.

Ainsi est jouée la fugue de Martin et de Jeanne. Le rêveur qui n’en demande pas tant, accompagnant celle qui pourrait l’emmener par le bout du nez jusqu’au bout du monde ; ou au moins jusqu’à Sainte Mariette, comme elle le disait, dans un premier temps… Topless, c’est un drame doublé d’une belle histoire. C’est aussi des héros qu’on perd trop vite mais dont on trouve la fin belle.

La palette des couleurs utilisées est très restreinte mais très forte. Les orangés et les bleus y sont très neon-lights, les roses électriques se marient pour l’occasion à des marrons, des gris sales ou des bleus-nuits profonds… C’est très agressif, très contrasté. C’est très expressif, aussi, le trait gras ressortant comme s’il baignait dans des lumières improbables qu’Olivier Balez maîtrise autant dans ses scènes d’intérieur, dans ses extérieurs ou dans des séquences plus symboliques, comme celle faite avec des vitraux…

C’est au catalogue 1000 Feuilles des éditions Glénat que vous pouvez suivre cette échappée d’artistes idéalistes après lesquels court un patron aux motivations beaucoup plus terre à terre. Que vous soyez sensible au jazz ou non, que vous soyez fan de polar ou non, vous saurez découvrir les belles choses que voilent légèrement les volutes de la fumée de Martin. Vous saurez aussi apprécier la synchronisation des talents de ce duo d’artistes que sont Arnaud Le Gouëfflec et Olivier Balez.
 
 
 

Par Sylvestre, le 12 mai 2009

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