TONY CORSO
La donation Konstantin

A l’issue d’une mission rondement menée sur Amorgos pour le compte d’un riche marchand d’ustensiles de cuisine cocufié, le détective tropézien Tony Corso se voit invité par ses amis François-Gérôme et Madjid à passer quelques jours sur l’île de Mykonos. Lors d’une visite chez Cassandra Maniatis une artiste-peintre, le limier tombe en admiration devant un tableau représentant une icône orthodoxe lui rappelant les traits de sa mère décédée. La toile étant déjà réservée, Tony lui fait quand même une proposition d’achat que la belle artiste, après mûre réflexion, parvient à accepter. Mal lui en prend car l’icône en question qui fait partie d’un lot de cinq est indispensable à l’ancien acquéreur, Konstantin Mirnov, un mafieux qui a eu la déveine de se faire déposséder par son comptable et qui n’est pas du genre à faire des concessions. D’ailleurs, c’est son fils adoptif, le sinistre et brutal Casimir Molovitch qui va s’occuper de récupérer l’objet sacré, objet également convoité par l’émissaire de moines orthodoxes. Il ne fait aucun doute que Tony Corso va être confronté à de grosses difficultés.

Par phibes, le 15 avril 2014

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Notre avis sur TONY CORSO #7 – La donation Konstantin

Olivier Berlion a retrouvé son rythme de croisière dans la production des aventures de son détective préféré. Après un break de près de 4 ans entre les tomes 5 (vendetta) et 6 (Bollywood connection) pour une mise au point de son personnage, il revient tout juste un an après le précédent opus, armé des meilleures intentions pour nous faire vibrer.

Cette nouvelle enquête possède le potentiel suffisant pour plonger le lecteur dans une intrigue particulièrement solide et haletante, tournant autour d’une série énigmatique d’icones religieuses et qui a le privilège de faire gesticuler trois courants bien déterminés. A cet égard, l’on pourra être favorablement surpris par cette diversité de personnages issus d’univers totalement différents voire antagonistes. D’un côté des religieux orthodoxes avec un envoyé aux méthodes peu orthodoxes, de l’autre, des mafieux sans scrupule et on ne peut plus déterminés, et au milieu, notre détective privé, caractériellement torturé et volontaire.

L’histoire ainsi constituée ne manque pas de panache et nous entraîne, via un enchevêtrement de tranches de vie partagée entre les trois antagonismes, dans une affaire sombre et des plus actives. Cette dernière est, à ce titre, portée par des personnages au charisme on ne peut plus poussés à l’extrême tel le frère Dimitriou et le tueur Casimir qui, de par leurs nombreuses actions, auront tendance à faire monter très profitablement la tension. Pareillement, Tony Corso vient aussi, une fois de plus se livrer à nous, en révélant, juste ce qu’il faut, tel un puzzle à travers les épisodes, une partie de son passé tragique qui confortera sa façon d’agir en société.

Côté graphisme, Olivier Berlion reste dans une représentation des plus réalistes, riche à tout point de vue (détails, couleurs). L’exotisme de ses décors grecs sont des plus remarquables et servent avantageusement d’appui à une kyrielle de personnages admirablement symbolisés dont le Tony Corso avec ses chemises à fleurs. Le dynamisme ambiant, retranscrit par des vignettes soigneusement découpées, est revigorant, permettant ainsi de dévorer les quarante huit planches d’une seule traite.

Un très bon épisode réalisé par un auteur complet et qui conforte la place de choix de ce détective charismatique, dans le paysage du 9ème art, au rayon des aventures policières actives. A suivre donc !

Par Phibes, le 15 avril 2014

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