TOKYO
Tome 1/2

Tokyo, c’est une belle fille rousse, aux grands yeux bleus, portant un mini short et des bottes blanches.
Tokyo, ça n’est pas une ville, c’est une nana amoureuse de Tiger, un tigre blanc, chanteur désillusionné qui a du mal à supporter le succès du lion El Rey.
On peut croiser aussi Draw, une tatoueuse aquatique, et Atoll, une vahiné tenancière aux seins nus qui s’occupe aussi de ses enfants méduses.
Les lieux, un archipel irradié loin là-bas.
De plus, le dieu chien local commence à s’intéresser à Draw, il aimerait bien l’engager pour qu’elle fasse de la BD, sois-disant que ça a plus d’avenir que la télé et autre média…

Par fredgri, le 2 septembre 2012

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Notre avis sur TOKYO #1 – Tome 1/2

Voilà, le nouvel album de Sfar.
Un album qui surprend dès les premières pages tellement tout est extrême.
Pour l’occasion, Sfar a voulu se faire plaisir en produisant cet album défouloir. Ça part dans tout les sens, il n’y a pas vraiment de scénario si ce n’est une trame qui sert davantage d’exutoire que de véritable intrigue. Beaucoup de choses viennent donc s’immiscer dans cet album, que ce soit les pin-up lascives, des obsédés sexuels dépecés, des créatures aquatiques qui dévorent les morts, des animaux anthropomorphes qui jouent de la musique, des bébés méduses, des seins nus, une émission prônant la soumission et la jouissance, des discours sur l’Art, des monologues intimistes etc. Vous l’aurez compris, Joann Sfar laisse libre cours à son imagination et nous sert avec cet étrange album un melting pot complètement décomplexé qui tire tout azimut !
Et, assez paradoxalement j’avoue que je me suis laissé entraîner assez rapidement dans cette ronde des excès.

Je ne suis habituellement pas forcément amateur de ce que fait cet auteur, trop verbeux qui ne me touche qu’assez rarement, et c’est étrange que cet album, avec son scénario somme toute assez vide, ou en tout cas avec bien moins de fond que ce que produit Sfar en temps normal, me réconcilie avec son travail.
Néanmoins, malgré les propos de Sfar, on sent aussi que se dessinent par-ci par-là des idées plus profondes, comme ces répliques qui visent la BD et le milieu des éditeurs. Bon, c’est noyé dans la masses, mais c’est là tout de même !

En fait le truc qui m’a le plus gêné c’est cette impression de roue libre. Sfar amène des tas d’idées, souvent complètement à propos par rapport au reste du "récit", il ne fait que les ébaucher en les noyant dans des textes rébarbatifs, tout en affichant une approche décérébrée sur l’ensemble de l’album. C’est étrange, et il faudra certainement attendre la suite pour tirer quelques éléments au clair.

Toutefois, on sent aussi que Sfar s’est fait plaisir avec pas mal de pages qui se lisent comme des sortes de posters, très bien construites, avec beaucoup d’idées, d’expérimentations, c’est très intéressant. De plus il amène dans ces planches par petites touches des photos prises avec des modèles ou des amis qui ont posé. Cela créé un décalage assez intriguant, d’autant plus que les incrustations passent très bien. L’artiste promet davantage de photos dans le second volume, on verra bien !

Voilà. Un album qui décontenance par son traitement extrême, haut en couleur, qui s’abstrait complètement des codes en usage pour aller explorer des territoires juste jubilatoires et décompléxés. Sfar n’a pas fini de défrayer la chronique !

Pour lecteurs avertis !

Par FredGri, le 2 septembre 2012

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