TINTIN
Tintin au pays des Soviets - en couleur

En 1929, Tintin est envoyé en Russie pour raconter aux lecteurs du journal « Le Petit XXe » ce qu’il se passe réellement dans ce pays en proie à la révolution bolchevique. Mais des agents révolutionnaires vont tout faire pour l’empêcher d’atteindre Moscou.

Par legoffe, le 5 février 2017

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Notre avis sur TINTIN #1 – Tintin au pays des Soviets – en couleur

C’est un des événements BD de ce début d’année : Casterman publie la première aventure de Tintin en couleurs. Jusque-là, « Tintin au Pays des Soviets » n’existait qu’en noir et blanc, sa forme originelle depuis sa parution en 1929.

C’est donc une occasion pour le grand public de découvrir un livre considéré quasiment comme un hors-série pendant longtemps. Il y a peu encore, en effet, il ne figurait qu’en petites lettres au dos des albums de la série.

Par ailleurs, le noir et blanc rebute souvent le grand public, d’où un moindre intérêt pour ce livre.
Enfin, et il faut être franc sur ce point, cette première aventure n’est pas dotée de la même qualité graphique et narrative que les autres albums de Tintin.

Les dessins, tout d’abord, sont maladroits. Mais quoi de plus normal pour cet auteur alors débutant, qui n’avait que 21 ans à l’époque. Les traits de Tintin et de Milou sont grossiers, surtout dans les premières planches. Cela s’améliore ensuite progressivement, sauf ce visage assez inexpressif du héros qui restera jusqu’au bout.

L’arrivée de la couleur valorise toutefois beaucoup les planches, qui prennent ainsi une autre dimension. Il y a un réel plaisir à se plonger dans l’histoire et à s’arrêter sur les images grâce à une mise en couleur qui est vraiment d’excellente qualité. Le studio a pris soin de choisir des tons que l’on pouvait retrouver à l’époque afin de garder le côté rétro du livre.

Mais, si l’aspect prend un coup de jeune, cela ne change rien au scénario lui-même. Or, cette aventure repose sur des mécanismes basiques. Nous avons affaire à une sorte de road-movie qui nous transporte jusqu’en Russie en passant par d’autres pays comme l’Allemagne. L’occasion de tester bien des types de transports : train, voiture, avion, bateau… tout y passe ! Tintin doit, chaque fois, se sauver des pièges des vilains bolcheviques et autres forces de l’ordre. Notre héros est très fort et s’en sort avec une ingéniosité que l’on pourrait qualifiée d’assez… enfantine. Les actions les plus improbables permettent à Tintin de relever n’importe quel défi. Sans doute cela fonctionnait auprès du lectorat des années 30, moins maintenant. Et l’ensemble est très répétitif.

Ce livre est donc, avant tout, une curiosité, qui permet de découvrir le premier gros travail d’Hergé, avant qu’il ne devienne cet auteur de génie qui traversera les époques. Rien que pour cela, les fans apprécieront l’oeuvre. Mais qu’ils ne s’attendent pas à une histoire passionnante, ils seraient un peu déçus.

Par Legoffe, le 5 février 2017

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