TINTIN (LANGUES ETRANGERES ET REGIONALES)
Tинтин Tөвдөд

 
Le temps d’un bref assoupissement pendant une partie d’échecs qu’il disputait contre le Capitaine Haddock, Tintin a fait un cauchemar. Il a vu son ami Tchang appeler au secours depuis les débris d’un avion qui s’était écrasé. Cette vision avait suivi la lecture d’un article d’actualité qui relatait le crash d’un avion dans l’Himalaya, et la coïncidence aurait donc pu s’arrêter là. Or, un véritable malaise s’installa lorsque peu après, à réception d’une lettre de Tchang qui écrivait justement s’apprêter à venir en Europe et à la lumière d’un complément d’article qu’il n’avait pas encore lu dans le journal, Tintin comprit que son ami chinois se trouvait bel et bien à bord de l’avion qui s’était crashé…

Le cauchemar de Tintin était-il prémonitoire ? Tchang pouvait-il avoir survécu au crash de l’avion à bord duquel il avait pris place ? Les chances étaient plus qu’infimes, mais Tintin voulait s’accrocher au moindre espoir et décida sur le champ de partir pour l’Himalaya à la recherche de l’appareil échoué et de son ami…
 

Par sylvestre, le 10 juillet 2013

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Notre avis sur TINTIN (LANGUES ETRANGERES ET REGIONALES) #20 – Tинтин Tөвдөд

 
Tintin au Tibet, que Hergé aimait tout particulièrement, est peut-être aussi pour cela la bande dessinée des aventures du petit reporter qui compte le plus de traductions en langues différentes dans le monde. Ceux qui avaient découvert, en 1994, à Paris ou à Bruxelles, l’exposition Au Tibet avec Tintin se souviennent d’ailleurs peut-être de ce pan de mur qui était recouvert de nombreuses versions différentes de ce titre. Cette histoire d’amitié et de confiance ne convoquant aucun personnage méchant, elle avait de toute façon tout pour s’imposer comme une histoire universelle et il est donc logique qu’elle ait été appelée à être traduite pour le plus grand nombre !

Il est vrai que d’autres titres de la série auraient tout aussi bien pu être pressentis pour cette traduction en langue mongole ; traduction que l’on doit (entre autres) à Alain Desjacques, professeur universitaire à Lille. Et c’est d’ailleurs cette remarque qui ouvre le texte du livret tiré à part qu’on découvre avec cet album vendu sous blister. Soit dit en passant, à publier un titre dans une langue si originale, l’éditeur aurait pu intégrer ce cahier dans la reliure. Mais non, c’est dommage. Mais c’est ainsi, et plutôt que de déplorer cet état de fait, on préférera s’atteler à la lecture des huit pages en question ; qui sont en couleurs lorsque des photos y apparaissent.

La première page de ce cahier bonus nous livre un exposé sur le bouddhisme tibétain en Mongolie. Les deux pages d’après s’attardent sur les différents alphabets qu’on peut associer à la langue mongole. Enfin, les cinq dernières pages s’intéressent aux instruments de musique traditionnels mongols et à leurs pairs tibétains qu’on observe dans les vignettes de Hergé dans Tintin au Tibet.

En ce qui concerne l’alphabet, on notera très vite que si le titre de la couverture est écrit en mongol traditionnel, les phylactères de la bande dessinée ont, eux, par contre, été transcrits en cyrillique ; langue qui n’a rien d’illogique étant donné que la Mongolie Extérieure a longtemps été gouvernée sous régime communiste soviétique et, à ce titre, a longtemps été considérée comme un satellite de l’URSS. Cette différence d’alphabets entre le titre sur la couverture et les autres textes en mongol permet d’ailleurs de lire sur la tranche le titre Tинтин Tөвдөд ("Tintin Tövdöd") alors que la phonétique du même titre en mongol traditionnel serait "Tintin Töbed tür"… M’enfin, tout cela ne perturbera pas le lecteur au-delà. Et quand je dis lecteur, peut-être suis-je large, les gens parlant le mongol n’étant pas si nombreux que cela !

Quoiqu’il en soit, il est sympathique de parcourir cette bande dessinée et de noter que sa transcription en cyrillique permettra à ceux qui lisent cet alphabet (ceux qui parlent le russe, par exemple) de se faire une petite idée de ce que peuvent être les sonorités du parler mongol !

Enfin, on précisera, comme le fait la quatrième de couverture, que les éditions Casterman ont envoyé 1000 exemplaires de cette bande dessinée en Mongolie, à destination sans doute du Centre culturel français d’Ulaan Baatar, d’associations, d’écoles, etc… Bayarlaa Casterman !
 

Par Sylvestre, le 10 juillet 2013

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