THE WORLD IS MINE
The World is Mine

Toshi est un jeune garçon d’apparence très rangée. Mon-Chan, lui, est sauvage, bestial. Et pourtant, Toshi et Mon-Chan sont « amis ». Leur dada, c’est de poser des bombes artisanales un peu partout dans la ville.

Pendant ce temps, au large, un bateau de pêcheurs est attaqué par une mystérieuse créature. Quelques temps après, ce sont des habitant de l’archipel qui en sont les victimes.
La presse lui a déjà trouvé un nom  : Higumadon.

Par PATATRAK, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur THE WORLD IS MINE #1 – The World is Mine

« The World is mine » est de ces BD qu’on peut difficilement classer. Un véritable ovni dans la production. Pas évident de faire un avis dessus, tellement je trouve ce manga étonnant, dérangeant parfois même.

Pour ce premier tome, je dois bien reconnaître que la lecture est difficile. Je trouve à la base que les mangas ont un découpage inhabituel, mais celui-là est franchement très alambiqué. En cause : les deux histoires qui se déroulent en parallèle. Pas évidentes à suivre du tout !
En plus, personnellement, je trouve que garder le sens de lecture original est inutile, je ne vois pas ce que cela apporte ; cela m’a posé pas mal de difficultés (c’est le premier manga que je lis sous cette forme).

Les deux récits, intrinsèquement, sont également un peu lent à faire rentrer le lecteur dans l’aventure : on ne comprend pas tout, les relations entre Mon-Chan et Toshi (qui s’avère être aussi taré que son « copain »), ce qu’est et veut "Higumadon"…

Les dessins quant à eux n’ont rien d’exceptionnel, bien que souvent très précis, surtout pour les décors.

Alors quoi ? « The world is mine » bon à jeter aux orties ? Eh bien pas du tout ! Et cela pour plusieurs raisons.

En premier lieu, Hideki Arai sait mener son histoire, même si de manière très chaotique : le suspense est très bien entretenu et rendu pour toute la partie « Higumadon » : qu’est-ce que c’est ? Le verra-t-on un jour ? Pourquoi tant de haine ? Pourquoi a-t-il traversé le détroit ?? Je dois bien avouer que je me suis laissé prendre : plus les pages défilaient, plus je m’impatientais, avide, curieux d’en savoir plus ! (Je vous préviens tout de suite, il faudra attendre le deuxième tome)

Mais le plus « passionnant » reste le couple Toshi/Mon-Chan : quelle horreur !

Ce qui frappe d’entrée, c’est d’abord la couverture. Je disais que le dessin n’avait rien d’exceptionnel. En ce qui concerne le trait pour être précis. Parce que si on considère le rendu des sentiments, quel talent! quel malaise en voyant cette couverture ! Le regard fou de Mon-Chan, son visage dément, son attitude toute entière est un défi à la tranquillité du lecteur !

Et tout au long du récit, cela se confirme : Mon-Chan dégage une horreur latente excellemment bien rendu par le trait de Hideki Arai. C’est vraiment du très grand art ! Et Toshi, qui présente mieux, tout propret qu’il est, ne vaut pas mieux!

Ensuite, les relations ne sont pas très claires entre Toshi et Mon-Chan. Ce dernier est d’une extrême cruauté, même envers son « ami ». On peut supposer que Toshi est homosexuel et a un penchant pour son compagnon de route, ce qui le pousse à rester avec lui. Encore que… En tout cas, il n’est pas très sain d’esprit lui non plus : maso à n’en pas douter, c’est certain!

Ce qui est sûr, c’est qu’à des degrés divers, ils partagent la même perversité. Tous les deux sont vraiment des barjots en puissance ! Aucun remord, violence gratuite…

A un niveau plus poussé, concernant le fond de l’histoire, je pense qu’on peut faire le parallèle entre Arai et Otomo : la peinture d’un Japon en perte de repère, en quête d’identité (pas mal montré lorsque la police locale en profite pour régler ses comptes avec les autorités nationales), le conflit entre l’être et le paraître, le recours à la violence pour exister, la responsabilité des média…

« The world is mine » n’est donc vraiment pas évident à découvrir (à ne pas mettre entre toutes les mains à mon avis), mais je pense qu’il faut faire l’effort de s’immerger dans ce manga très particulier : les sensations fortes sont garanties !
Et le tome 2 s’annonce encore plus « choc » ! Hé ben dites donc…

Par PATATRAK, le 17 janvier 2006

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