THE LEOPARD FROM LIME STREET
Volume 1

(Regroupe les épisodes parus dans Buster entre le 27 mars 1976 et le 11 juin 1977)
Billy Farmer habite la petite ville anglaise de Selbridge. Il a 13 ans et sert plus ou moins de bouc émissaire de ses "camarades" de classe. Mais en parallèle, il édite aussi le journal de son collège et propose régulièrement ses photos au quotidien local ! Un jour qu’il visite un zoo, il est accidentellement mordu par un léopard qui suit un traitement à base de sérums radio-actifs. Du coup, à son retour chez lui, il découvre qu’il est désormais doté d’étranges pouvoirs liés au félin, il peut voir dans le noir, possède une très grande agilité et une force accrue… Il décide ainsi de devenir un justicier de la nuit sous son déguisement de léopard, même si la population ne semble voir en lui qu’une menace…

Par fredgri, le 25 juin 2019

Notre avis sur THE LEOPARD FROM LIME STREET #1 – Volume 1

Devant le succès des comics américains, les éditeurs de Buster décident, au milieu des années 70 de créer un personnage qui pourrait être une alternative anglaise à Spider-Man, mais avec des couleurs locales, moins fantasmées ! C’est alors que Tom Tully, Mike Western et Eric Bradbury proposent ce jeune personnage qui réunit pas mal d’éléments propre à l’Araignée, tout en installant un background plus social, plus "prolo" !
Ainsi, le jeune Billy Farmer est lui aussi le souffre douleur des autres élèves, il vit chez son oncle et sa tante (qui d’ailleurs lui est très attachée, comme tante May), il est photographe à ses heures perdues, il arrive même à vendre quelques clichés au rédac chef du quotidien local qui ne supporte pas le jeune héros masqué et qui engage une véritable guerre médiatique contre cette engeance !! Il se fait mordre par un "animal" radio-actif, décide de porter un costume et de devenir un héros pour protéger les habitants de la ville !!! Il va même s’essayer aux matchs de boxe, avec son masque, pour gagner de l’argent et le refiler à sa tante !

Beaucoup de similitudes, mais malgré tout une identité très anglaise aussi.
C’est la misère à la maison, son oncle ne travaille pas, il est alcoolique et violent, tandis que sa tante peine à survivre… Les premières sommes que réunit Billy servent donc à ramener de la nourriture, une télé pour que sa tante puisse se détendre au milieu de cette existence miséreuse, et ensuite améliorer doucement leur train de vie. En parallèle, sous son déguisement, il tente de mettre les points sur les i avec son oncle qui le bat régulièrement et qui mène une vie infernale à sa femme !
Toutefois, contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, il n’y a pas de misérabilisme dans cette série assez enjouée et rafraîchissante. Certes, le cadre pourrait amener tout un tas de sujets plus sociaux, mais on sent très nettement qu’il ne s’agit que d’un cadre fait pour parler aux lecteurs populaires de Buster, pour renforcer le transfert ! Très vite, Billy démontre qu’il a beaucoup de caractère, qu’il sait se débrouiller tout seul face aux adultes qu’il croise, et même s’il fait semblant de plier devant les autres gamins, c’est davantage pour ne pas étaler devant tout le monde ses pouvoirs que par véritable soumission (il trouve toujours le moyen de rabattre le caquet de ceux qui l’embêtent !)

On a donc une série absolument captivante, pleine de rebondissements, qui privilégie l’action et les états d’âme du jeune garçon léopard.
On sent néanmoins que les auteurs, au moins dans ce premier volume, installent les bases de l’univers de Billy. On rencontre l’acariâtre et opportuniste Thaddeus Clegg, le rédacteur en chef du Selbridge Sun qui voit dans le héros une menace pour la ville et compte bien le faire savoir par le biais de son journal. Il y a le mystérieux Vampello, un acrobate qui n’hésite pas à se faire passer pour le Léopard pour aller voler les maisons du coin, puis il y a surtout Sheba qui l’a jadis mordu et avec qui se construit une relation fusionnelle très forte, se considérant presque l’un et l’autre comme un frère et une sœur !

Sans être la série du siècle, ce strip anglais reste malgré tout une excellente lecture, bien dans l’esprit de l’époque, avec des personnages attachants qu’on a hâte de retrouver ! D’autant que graphiquement c’est vraiment du très beau travail, un agréable noir et blanc qui rappelle les vieilles publications dans les pockets (la série étant publiée en petit format, dans Janus Stark et Antares !)

Je ne saurais donc assez vous conseiller de redécouvrir ce vieux personnage et de savourer ses palpitantes aventures !

Par FredGri, le 25 juin 2019

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