A link to the past

Link vit avec son oncle, qui l’a recueilli à la mort de ses parents. Il est heureux et se prépare à développer le meilleur verger de tout Hyrule. Mais sa vie va basculer une nuit, lorsqu’il entend une voix l’appelant au secours. Il s’agit de la princesse Zelda qui lui explique être retenue prisonnière dans le donjon du château.

Link se lève, troublé par le réalisme de ce qu’il croit être un rêve. Il s’aperçoit alors que son oncle n’est plus dans son lit et que son épée et son bouclier ont été décrochés du mur. Voulant en avoir le cœur net, Link prend le chemin du château. Il va vite comprendre qu’il n’a pas rêvé. Une rébellion est bien en cours et le monde court un grand danger. Si Link ne sauve pas la princesse, les forces du Mal pourraient bientôt régner sur Hyrule.

Par legoffe, le 2 août 2009

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Notre avis sur A link to the past

Les accros du pad n’ont même pas besoin de présentation. Le nom suffit à lui-même. Oui, vous êtes bien en présence d’une adaptation manga du célèbre jeu vidéo de Nintendo. Les auteurs ont opté pour un one-shot racontant l’histoire principale, celle de la rencontre de Link avec la princesse Zelda. L’occasion aussi de revenir sur les origines du jeune héros et du secret qui se cache derrière la mort de ses parents.

Voilà qui fait un sacré programme pour un seul tome ! Pensez donc… Link sait tout faire et vite. Il a été entrainé par des générations de joueurs à se dépatouiller de n’importe quelle situation. Résumons :

Niveau 1 : Réveillez Link, allez dans le salon. Plus d’épée, plus de bouclier, plus d’oncle. Ramassez la pomme et filez au château. Vengez votre oncle qui vient de mourir et combattez un vilain chevalier avant de libérer Zelda.

Niveau 2 : Le sorcier vous envoie ses troupes à vos trousses. Réchauffez Zelda, courrez, faites appel aux fidèles, découvrez la légende d’Excalibur, devenez l’élu, tentez d’arrêter le sorcier qui kidnappe la princesse.

Niveau 3 : Ben, vous n’avez pas réussi à sauver la princesse. Il faut reprendre la route durant laquelle vous allez : rencontrer une voleuse, sauver une diligence, manger dans une auberge (de jeunesse ?), devenir joueur d’ocarina, fuir les troupes, chercher un ermite, porter la voleuse, tueur un monstre de pierre, trouver l’ermite, reprendre un cour express sur les légendes du pays, gagner une médaille d’or, survivre à une tentative de meurtre.

Niveau 4 : Ca se complique ! Traversez le désert en lisant un livre compliqué, gagnez une nouvelle médaille en chantant une jolie incantation, faites vous piquer par un scorpion et faites vous piquer la médaille, survivez, marchez, affrontez la tempête, découvrez un petit paradis et une gentille créature, jouez de l’ocarina, faite pleurer l’assemblée, grimpez une montagne, tuez un monstre, gagnez une nouvelle médaille d’or, tombez dans une forêt, trouvez Excalibur, faites la fonctionner, rentrez dans le château du vilain sorcier, tuez des méchants pour sauver la princesse et faite du mal au sorcier. Il ne vous restera plus alors qu’à aller dans le monde où se cache la triforce, redevenir ami avec la voleuse qui vous avait trahi, sauver les victimes de Ganon, tuer ce dernier, sauver la princesse, etc.

Avec un tel programme hyper concentré, Link a dû trouver un produit encore plus efficace que l’EPO. Le lecteur, lui, se fatiguera beaucoup moins qu’au jeu vidéo. Il suit ça sans se concentrer, voit des combats et des épreuves partout, rencontre de nombreux personnages sympathiques, mais avec lesquels il n’a pas vraiment le temps de faire connaissance. C’est bien tout le problème, d’ailleurs, quand on suit l’emploi du temps d’un héros débordé… On a pas le temps d’aller en profondeur.

En fait, Link a les mêmes soucis qu’un cadre qu’on a passé aux 35 heures sans réduire sa masse de travail. Il doit traverser des régions et tuez des méchants en un seul volume, là où il avait droit à au moins cinq tomes auparavant. Victime d’un programme de gauche mal adapté, Link regrette ce bon vieux capitalisme qui lui aurait laissé pléthore d’albums pour bosser, ce qui aurait permis à l’éditeur de vendre un max, et ce des années durant. Mais les temps changent, que voulez-vous. Dans un monde de défiance, le grand capital n’est plus ce qu’il était. Enfin, il a tout de même compris qu’avec de bonnes licences, on vendrait le livre à plein de jeunes joueurs accros de la Nintendo. Ca leur plaira, d’ailleurs, car ils y retrouveront bien des clins d’œil au jeu et même une interview des créateurs de la version Wii. Les autres, quant à eux, pourront passer leur chemin sans hésiter. Là, vous pouvez me faire confiance. Pour le reste, bien sûr, vous n’êtes pas obligés de me croire…

Par Legoffe, le 2 août 2009

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