THE GROCERY
Tome 4

Devant le haut mur défensif qui sépare le centre-ville de Baltimore au quartier défavorisé de la grande cité, c’est la curée. Elis one et ses minutemen ont sorti la grosse artillerie pour dézinguer tous ceux qui se trouvent sur leur passage. Dans une violence inouïe, le groupe d’insurgés, entraîné par le dérangé Ned, fonce sur le commissariat et investit les lieux non sans avoir décimé une bonne partie des émeutiers contre le mur qui s’y étaient réfugiées. Après le carnage, Elis one trouve le moyen de s’adresser à la population de Baltimore et lui propose de restaurer la sécurité en prévoyant prochainement des élections démocratiques pour choisir un nouveau maire. La candidature de ce sinistre personnage et ce qu’il représente n’est pas pour plaire. Aussi, d’autres candidats se déclarent comme le représentant de la communauté chinoise ou encore, contre toute attente, l’épicier Friedman. De même, des campagnes de dénigrement sont organisées par le mystérieux The treader. Enfin, Sixteen et Elliott ont décidé de contrer le putschiste pour venger l’assassinat de leur amie Vickie par ses minutemen. Il va de soi qu’Elis one n’aime pas trop qu’on marche sur ses platebandes et va le faire savoir.

Par phibes, le 9 mars 2016

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Notre avis sur THE GROCERY #4 – Tome 4

Comme l’indique l’estampille rouge qu’arbore le premier de couverture, ce quatrième épisode est le dernier opus de la saga. Après avoir fait une sorte de break en publiant un préquelle qui contait plusieurs tranches de vie liées aux personnages récurrents, Aurélien Ducoudray revient enfin, pour notre plus grand plaisir, livrer le dernier round de son histoire.

C’est dans un contexte pratiquement apocalyptique que nous retrouvons la cité de Baltimore et ses habitants, plongés dans un déluge de violence perpétré le sinistre néo-nazi Elis One. Cette fois-ci, ce dernier a des intentions putschistes et les met en application d’une façon des plus brutales, en détruisant tout ce qui pourrait lui faire entrave pour assouvir ses ambitions à savoir tenir les rênes de la ville.

On concèdera qu’Aurélien Ducoudray en impose encore une fois. Assurément, il a choisi de ne pas faire pas dans la dentelle pour décrire le parcours de ce sinistre personnage. Dans une violence paroxysmique portée par un déferlement de faits macabres et bruyants qui font la force de son histoire, le scénariste fait croiser les destinées des autres protagonistes (Washington, Sixteen, Friedman), chacun à des niveaux différents mais tous dans la voie de l’opposition. Sans pitié aucune, sous le couvert d’échanges musclés et ensanglantés, faisant fi de l’aura sympathique de ses intervenants, le couperet tombe sans appel et par ce biais, le récit touche profondément, heurte efficacement la sensibilité, soulève quelque amertume et incite à la réflexion.

Il ne fait aucun doute que le travail graphique original et très stylé de Guillaume Singelin apporte un énorme plus à l’oppression ambiante. Son dessin qui met en scène des personnages exotiques, zoomorphes, traduit remarquablement les meilleures comme les plus mauvaises intentions. Le coup de crayon est averti, criant de vérité et empli d’un détail qui tue.

Une fin sans appel pour une aventure urbaine abrasive rondement menée. Une série qui ne fait pas de sentiments à posséder dans sa bibliothèque !

Par Phibes, le 9 mars 2016

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