THE GOON
Rien que de la misere

Le Goon et Franky sont les hommes de main de Labrazio, le caïd qui contrôle la ville. Mais un autre malfrat essaye de prendre cette place de numéro 1 : le prêtre zombi. Il s’est monté une armée de morts-vivants et multiplie les expériences pour créer des monstres censés le débarrasser du Goon.

Une lutte de clans fait rage dans une ville où zombies, monstres, loup-garou, nains cannibales, et même le père noël sont monnaie courante.

Par Arneau, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur THE GOON #1 – Rien que de la misere

Pour beaucoup, le comics américain est constitué de 2 catégories : une première peuplée de héros en collants dotés de supers pouvoirs et une deuxième composée d’histoires plus intimistes et réalistes portée par des auteurs reconnus comme Clowes, Thompson…
Il existe pourtant un tas d’albums sortant aux Etats-Unis qui ne se rangent dans aucune de ces catégories et « The Goon » est de ceux-là.

Mais disons-le d’emblée, cet album risque de ne pas plaire à tout le monde !
Certains vont y voir une énième série mettant en scène un héros invincible affublé d’un « sidekick » rigolard. D’autres trouveront que l’album est parcouru d’un humour bas de plafond. Et enfin, beaucoup seront rebutés par la violence souvent gratuite, le côté gore des bagarres ou bien encore la vulgarité des personnages. Mais ce serait passer à côté de toutes les qualités qui font de cette série un des meilleurs comics de ces dernières années.
Les deux personnages principaux valent déjà, à eux seul, le détour ! Le Goon est une espèce de brute charismatique et cynique, à mi-chemin entre le Marv de Sin city et Hellboy (les fans de Mignola pourront d’ailleurs y déceler quelques clins d’œil) et il est toujours suivi de son lieutenant aussi cruel qu’idiot. La série, composée d’épisodes indépendants, part ainsi de personnages plutôt basiques mais les rend un peu plus complexes et riches au fur et à mesure, en dévoilant notamment leurs passés par bribes. Les dialogues sont également particulièrement savoureux, le sport préféré du Goon étant de castagner ses ennemis en leur balançant des vannes bien senties. L’humour de cet album est d’ailleurs très noir, souvent absurde et pas du tout politiquement correct.
Mais le vrai talent d’Eric Powell, qui s’est fait connaître sur des séries ciblées « ado » comme Buffy ou Angel, est d’inventer un univers totalement délirant où tout est possible, en gardant tout de même une certaine cohérence. Ajoutez à cela un graphisme épatant, mélangeant plusieurs techniques avec notamment quelques planches vraiment magnifiques ou les couvertures des albums US (merci à Delcourt de les avoir insérées au recueil) et vous obtenez une série aussi belle que drôle.

On est donc dans l’excès à tous les niveaux et c’est un vrai bonheur, d’autant plus lorsque l’auteur réussit à glisser ça et là un peu de finesse. C’est donc le type même d’album qu’on déteste ou que l’on adore avec une addiction immédiate. Sachez tout de même qu’il a été élu meilleur album humoristique en 2005 aux Eisner Award (les oscars du comics).

Il est à réserver à un public averti mais je n’aurai qu’un conseil : lisez-le et vous saurez dans quel camp vous êtes……………….moi j’ai choisi le mien : The Goon rules !

Par Arneau, le 8 mai 2006

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