The 7 deadly sins

Au Texas en 1857 ! Ils sont six prétendus "criminels" condamnés à mort. Un prêtre vient les aider à s’échapper pour leur confier une mission suicide en territoire Comanche. Une mission qui consiste à ramener sa fille jadis enlevée par les blancs au chef Nuage Noir. A la tête de ce petit groupe hors-la-loi, il y a le redoutable Jericho Marsh, tueur de blancs, bien décidé à retrouver ses filles qu’il n’a pas connu !

Par fredgri, le 11 mars 2021

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Notre avis sur The 7 deadly sins

Ambiances terreuses, le vieil Ouest crasseux et revanchard ou tout se règle à coup de flingues et de poursuites à travers les plaines arides. Le "héros", s’il peut encore mériter ce nom, est un ancien nordiste qui a commis de nombreux assassinats de sudistes, pour venger ses innombrables frères et sœurs noirs qui ont payé le prix fort de cet esclavagisme honteux. Mais Jericho n’a plus une once de pitié en lui, s’il accepte de participer à cette mission que lui propose le père Antonio, c’est bien plus parce qu’il pourrait éventuellement en profiter pour retrouver ses propres filles qui sont nées après son départ et qui ont été vendues puis rachetées puis revendues au fil des années !

Le scénario est donc à la fois âpre et violent, sans concession pour tous ces personnages qui parcourent ces pages, habitués à se battre, à ne rien laisser aux autres, même pas le simple droit à la miséricorde. L’écriture est sèche, mais étrangement plus fine que ce que l’on pourrait imaginer. En contre partie, Tze Chun a aussi tendance à s’enfermer derrière des archétypes et du Grimm & Gritty à outrance. Car dans cet album, rien n’est simple, chacun a de très sérieux bagages traumatiques, qu’il s’agisse d’esclavage, de cannibalisme, de pédophilie, de viol, de matricide, le scénariste nous offre un catalogue complet qui suinte le drama de tous les côtés, au point ou parfois ça fait un peu trop, d’autant qu’à part deux ou trois personnages, le reste n’est généralement pas développé plus que ça et c’est un peu dommage. Peut-être pour une hypothétique suite, qui sait !

En attendant, on est réellement pris aux tripes du début à la fin par cette intrigue extrêmement bien menée qui revisite les codes du bon western à la Pekinpah, sans fioriture, sans bons sentiments ! Une œuvre brute de décoffrage qui sent bon le sang, la terre et le scalp fraîchement découpé !

Toutefois, il ne faut pas pour autant oublier le travail graphique du jeune dessinateur russe Artyom Trakhanov qui nous propose un trait très original, presque viscéral, qui convient parfaitement aux ambiances du récit. C’est troublant, parfois même très démonstratif, mais toujours avec une stylisation assez agréable, pleine de charme !

Sans conteste l’une des très belles surprises de ce début d’année !

Très recommandée !

Par FredGri, le 11 mars 2021

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