Montana

Répondant à une lettre d’appel à l’aide de son ancien ami d’enfance Birdy, Tex Willer a atteint le territoire du Montana. Alors que la nuit tombe laissant apparaître un froid glacial, il trouve refuge dans une caverne. L’écho de tirs lointains le sort de sa quiétude. Le lendemain matin, alors qu’il a repris son chemin, il découvre un camp d’indiens totalement dévasté. Sans aucune pitié, hommes, femmes et enfants ont été exécutés sauvagement et dépouillés des peaux de leurs tipis. Tout en se dirigeant vers le South Fork, Tex remonte la piste des sinistres assaillants. Après avoir trouvé leur chariot endommagé, il est attiré par une série de coups de feu qui l’amène à un des tueurs luttant contre un grizzly. Après l’avoir sauvé des griffes de ce dernier, il apprend de celui-ci qu’il est aux ordres d’un certain Théodore Tirrell de l’American Fur Company à l’origine du carnage pour s’emparer des peaux des indiens et qu’il a été abandonné blessé après la chute de son charriot. Il lui révèle également que Tirrell est parti vers le Trading Post de Birdy. Dans quelle sale histoire son ami d’enfance s’est-il fourré ? Tex va tenter de l’en sortir. Pour cela, les armes vont devoir parler !

Par phibes, le 8 avril 2018

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Notre avis sur Montana

Paru initialement dans sa version d’origine en septembre 2016 chez Sergio Bonelli Editore, cette histoire complète a franchi les Alpes pour être aujourd’hui publiée en français sous le couvert de la maison du Lombard. Elle est l’occasion de mettre à l’honneur le fameux ranger Tex Willer, personnage emblématique de la bande dessinée italienne alimentant les fumetti et repris en France avec moins de succès par les éditions Lug (en petit format broché) et plus tard par Clair de Lune.

Cette équipée se veut on ne plus sympathique à lire. Tout d’abord, sous la plume de Gianfranco Manfredi qui connaît bien le héros pour l’avoir pratiqué dans plusieurs aventures, on découvre un scénario certes très conventionnel mais pour le moins efficace dans son découpage et son déroulement. Assurément, les dialogues font preuve d’une concision suffisante pour bien appréhender l’incursion de Tex au Montana et son choix de faire justice. Aussi, eu égard à la thématique plutôt simple, la lecture ne manquera pas de se faire à la vitesse d’un cheval au galop, entrecoupée toutefois par des retours en arrière qui permettront de mieux cerner le relationnel entre Tex et Birdy. L’action prend une belle place dans ce western orchestrée par un jeune justicier sans peur et sans reproche, qui, de par son intégrité, son habileté à faire parler ses colts et son sens du devoir de protection des plus faibles contre les plus malintentionnés (ici les indiens et ses amis du trading post), porte avec une réelle étoffe tout le poids de l’aventure.

La qualité de cet album repose en grande partie sur la superbe prestation de Giulio de Vita. En effet, compte tenu de son talent qu’il a su faire évoluer au travers des séries franco-belge mémorables comme James Healer, Thorgal – Kriss de Valnor, Wisher…, ce dernier trouve le moyen de nous émerveiller grâce à ce réalisme d’une richesse dont il a la maîtrise magnifié par la colorisation de Matteo Vattani. Le Montana sous ses crayons se révèle dans sa beauté sauvage, au travers de larges panoramas enneigés exceptionnels. Les personnages ont du charisme, Tex en premier qui apparaît ici d’une force de caractère impressionnante. Leur expressivité (qu’ils soient bons ou mauvais) est parfaite et leurs attitudes reflètent un très beau travail dans le mouvement.

Une bien belle équipée du nord-ouest américain qui a le privilège de remettre à l’honneur un justicier un tantinet délaissé par le public français qui d’ailleurs fête ses 70 ans. Voilà un bon moyen de relancer le fameux ranger. On en redemande !

Par Phibes, le 8 avril 2018

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