La tête en l'air

Ernest commence à souffrir de la maladie d’Alzheimer. Lors d’une de ses crises, son fils et sa femme décident de le placer dans une résidence spécialisée pour le troisième âge.
Ernest fait la connaissance de ses camarades, comme Émile, son compagnon de chambrée, Madame Rose qui passe ses journées à regarder par la fenêtre et pense qu’elle fait un voyage dans l’Orient-Express, Madame Simone qui cherche un téléphone, Alphonse, ancien animateur de radio qui ne fait plus que répéter ce qu’il a entendu, Adrienne, Eugène qui se débrouille toujours pour tripoter les jeunes femmes, René, un ex-champion, Léon, un aveugle, ainsi que Georgette et Marcel.
Ernest partage la routine de tous ces pensionnaires en espérant qu’il ne devra pas monter au dernier étage : l’endroit où l’on transfère les malades qui ne peuvent plus s’occuper d’eux même.

 

Par berthold, le 18 décembre 2012

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Notre avis sur La tête en l’air

"La tête en l’air" est la réédition d’une oeuvre de Paco Roca, parue chez Delcourt en 2007, dans la collection Mirages sous le titre "Rides".
Cette fois-ci, elle est présentée sous un format et une couverture différente.
Paco Roca est un auteur espagnol. Ces oeuvres traitent souvent de thèmes de société. Il a publié dans la revue EL Vibora, a écrit et dessiné "Le Phare" (Six pieds sous Terre) et "Le jeu lugubre" (Editions La cupula) un récit sur Dali.
Avec "La tête en l’air", il s’attaque à un sujet délicat, difficile, celui de la dégénérescence sénile et de la maladie d’Alzheimer. Sujet qui n’est pas très amusant, et qui peut donner le cafard.

Avec des petites touches d’humour, un dessin clair, parfait, semi-réaliste, Roca nous montre le début de la maladie et la peur du personnage principal, Ernest. Cette peur est celle de devenir un légume, de ne plus reconnaître sa famille, ses amis, de ne plus savoir s’habiller, quelques crises de colère et surtout, de perdre tous ses repères. Le personnage d’Emile, un vieux célibataire qui s’amuse à prendre de l’argent à ses camarades, à leur faire des farces pour pimenter la vie dans cet établissement, de rasant qu’il est au départ de l’histoire, devient de plus en plus humain au contact d’Ernest, le départ de celui-ci lui faisant comprendre beaucoup de choses.

Roca nous livre divers portraits de personnages, tous ayant une histoire. Il s’est inspiré de témoignages d’amis ou de gens qu’il a croisés. Cela donne un vrai parfum d’authenticité à ce récit.

J’aime bien sa façon de nous montrer le moment où Ernest est…perdu.
Il y a ce moment émouvant aussi où Adrienne mange seule, puis elle rejoint Madame Rose au bord de la fenêtre pour un (dernier ?) voyage à bord de l’Orient-Express. J’aime cette façon de mélanger le monde des rêves, du passé au présent.

La nouvelle couverture de cette oeuvre est magnifique. Elle donne une assez bonne idée de ce qui nous attend dans ces pages.
Cet oeuvre a été adapté en film d’animation qui sortire en France fin janvier 2013.

Paco Roca nous offre une très belle oeuvre, un beau témoignage, un récit éprouvant, émouvant, agrémenté d’humour et qu’il faut à tout prix (re)découvrir !
Si vous aviez raté "Rides" lors de sa sortie, c’est la bonne occasion pour vous procurer cette magnifique histoire qui saura vous toucher.

Par BERTHOLD, le 18 décembre 2012

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