TESTAMENT DU CAPITAINE CROWN (LE)
Cinq enfants de putain

Le capitaine Alexander Crown, grand maître de l’Astarté est mort. Conformément à ses dernières volontés, Red, son second, s’est mis en quête pour retrouver les héritiers, conçus dans le cadre d’une vie dissolue et vagabonde au cœur des Caraïbes. Au terme de pérégrinations difficiles, les successeurs de l’ancien corsaire sont enfin réunis et peuvent de fait prétendre à la récupération du somptueux héritage. Mais leur association n’est pas au goût de tout le monde, surtout que l’entente entre ces frères et soeurs, de par leurs caractères, le mystère de leurs personnes et les liens inexistants avec leur géniteur, est loin d’être des plus cordiales. Aussi Red a énormément du mal à régler la succession de son maître qui se voit en plus grevée par de gros soupçons de trahison doublée d’assassinat.

 

Par phibes, le 18 janvier 2011

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Notre avis sur TESTAMENT DU CAPITAINE CROWN (LE) #1 – Cinq enfants de putain

On pourrait dire : encore une histoire de pirates bien sanguinaires avec une chasse au trésor à la clé. Certes tous les poncifs liés à ce genre de récit aventurier (Long John Sylver, Hannibal Mériadec…) se découvrent à la pelle dans cette équipée tonitruante montée par un Tristan Roulot (Mikito, Goblin’s) qui, pourtant axé jeunesse/humour, a ici le vent en poupe.

Toutefois, bien qu’il s’attache à mettre en point de mire la découverte d’un trésor, le scénariste tisse son récit, premier d’un diptyque, autour du règlement d’une succession mystérieusement macabre dont les héritiers se révèlent de sacrés personnages. Aussi, jouant sur l’individualité exacerbée de chacun, il en vient à surprendre le lecteur au gré de leur apparition et de leurs agissements.

Des dialogues à boulets rouges, une bonne dose de mystère, des rebondissements comme s’il en pleuvait, de l’action à revendre et une enquête policière souterraine tels sont les quelques ingrédients parmi d’autres qui agrémentent le parcours de Red, le second du défaillant capitaine Crown. Tristan Roulot gère son affaire avec brio et nous entraîne, sur un large fond de piraterie, dans un déroulement tortueux mais parfaitement orchestré, partagé entre péripéties passées, aveux explicites et actions présentes. Le suspense est savamment entretenu et promet des moments d’une grande intensité.

Patrick Hénaff, de son côté, assure pleinement sa mission de dessinateur. Son trait assez acéré dont la substance semble se nourrir des travaux que l’on peut apprécier par ailleurs dans d’autres titres de chez Soleil comme par exemple Le sang du Dragon, est convaincant et se dévoile dans des dimensions et perspectives détaillées osées. La galerie de portraits qu’il nous offre est haute en couleur, agrémentée d’un petit zeste de morbide et nous promet, de par leurs expressions peu aimables, une bonne dose de bestialité nécessaire.

Une chasse au trésor sur fond de règlement de succession torride et endiablée qui promet des aventures palpitantes.

 

Par Phibes, le 18 janvier 2011

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