Terreur Sainte

L’Arrangeur est le héros qui protège Empire City, il pourchasse les "méchants" et plus particulièrement la troublante Chat-Pardeuse avec qui s’est installée, avec le temps, une relation très "fusionnelle" !
Mais quand la ville est soudain menacée par les terroristes de l’Al Qaeda, le héros va partir en croisade, prêt à utiliser toutes les méthodes qu’il estimera bonnes ! Et le sang va couler…

Par fredgri, le 23 septembre 2012

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Notre avis sur Terreur Sainte

Prévu, à la base, comme un projet Batman chez DC, en 2006, Terreur Sainte va très vite refroidir l’éditeur qui ne se sent pas prêt à suivre Miller dans ce brulot propagandiste anti-terrorisme (voir même anti-islamiste). Alors que depuis la deuxième guerre mondiale, les messages propagandistes dans les comics sont choses assez courantes. Simplement, c’est vrai qu’avec le temps les éditeurs y vont aussi sur les oeufs, surtout avec les esprits qui peuvent s’enflammer au quart de tour. Miller a donc du attendre une meilleure opportunité pour réaliser son projet. Quand le producteur de film Legendary lance une mini ligne de comics c’est l’occasion rêvée…

Concrètement, on est face à un album assez particulier à cerner. Certes, il y a un contenu très fortement propagandiste, avec un Miller très "inspiré", qui balance des vannes dans les coins, mais le fond est très proche de ce qu’on peut voir dans les comics les plus basiques, un héros un chouilla borderline, une acolyte, un ennemi très méchant et un rythme échevelé pour abattre le dit ennemi ! On se souvient très bien de Superman qui allait se battre contre Hitler, des autres héros qui allaient casser du japonais ou du communiste, plus récemment les attaques contre les deux tours ont aiguisées les sensibilités et Miller avait envie de donner sa version.

Malgré une longue séquence de poursuite langoureuse entre L’Arrangeur et La Chat-Pardeuse qui se finit par une étreinte en silhouette, le reste manque sérieusement de finesse et donc de subtilité. Miller est en mode "Je balance des gnons, je leur explose la gueule" et très vite ça va partir dans tout les sens. Néanmoins, c’est bel et bien le même Miller qui envoyait Batman contre Superman avec ses poings fermés et sa gueule pleine de cicatrices ! C’est le même Miller qui balance des répliques pas toujours plus fines dans ses All Star-Batman & Robin etc. Du Miller bien enragé et teigneux !
De plus, on se rend compte aussi que dans ce Terreur Sainte, il n’est pas forcément plus tendre avec son pays, même si, pour le coup, c’est plus insidieux !

Graphiquement, c’est du très bon Miller, bien en colère, qui gifle ses planches avec son pinceau, qui griffe ses personnages, qui joue avec les lumières, les ombres, et nombreuses sont les planches qui sont simplement magnifiques !

Faut-il se demander si le graphisme rattrape ou excuse le scénario de Miller ? Je ne pense pas qu’il faille aller regarder ça sous cet angle. On est réellement dans un album de propagande avec tout le manque de finesse que ca peut comporter, mais c’est exécuté par un artiste qui revient en pleine forme, c’est un récit qu’il faut prendre avec des pincettes, avec du recul et une fois gratté le vernis anti-islamiste on se rend compte qu’on a ni plus ni moins une histoire de super héros bourrin, sauf que le propos est ici plus frontal, tout simplement !

Cet Terreur Sainte est donc une grande surprise, à lire avec précaution, mais à lire tout de même. Puis bon, c’est quand même du Miller ! Une belle initiative de delcourt en tout cas !

Par FredGri, le 23 septembre 2012

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