TERRES LOINTAINES
Episode 3

La lointaine planète Altaïr 3 est synonyme pour le jeune Paul Clauden de péripéties à répétition. Toujours sur la brèche quand il s’agit de retrouver les traces de son père disparu, il poursuit par ce biais l’exploration d’une terre qui, à chaque pas, peut se révéler d’une beauté et d’une dangerosité sans limite.

Bien que la couverture soit un peu tapageuse, cet épisode semble s’éloigner du biotope surdimensionné et surprenant auquel Leo nous avait habitué dans les deux précédents tomes. Ici, on a la sensation que le scénariste souhaite plutôt s’appesantir sur le côté humain de la quête du personnage principal. On retrouve donc moins de bestioles effrayantes mais plus d’échanges et de rebondissements à l’échelle humaine. Aussi, Paul recroise des personnages tels Amid, Marie Ann, Floyd, Hank, Claire… et se voit initié à l’écologie, à l’amour, à la vengeance. Il participe malgré lui à une opération policière et fait preuve d’une aptitude à la négociation d’un travail dans ses cordes. De fait, le jeune quêteur semble grandir, prendre en maturité.

Bien sûr, on ne s’éloigne pas de la motivation première de Paul qui est de retrouver son père. Par ce biais, Leo vient à deux reprises essentielles nous divulguer des informations claquantes qui influent radicalement sur la destinée du jeune homme et nous maintient donc dans une tension perpétuelle. Par ailleurs, juste le temps d’une apparition extraordinaire, il nous fait conserver à l’esprit les origines intrigantes de ce monde atypique.

Le trait d’Icar conserve en ce nouvel opus toute sa puissance évocatrice quant à l’univers intraplanétaire d’Altaïr 3. D’une finesse légèrement hésitante à laquelle il nous a habitué depuis le tout début de la saga, son style convainc de par sa rapidité d’exécution, de sa créativité quant à la faune et la flore "altaïrienne", de son hachurage modelant, de son ton peu agressif. De plus, en cet album, il complète son graphisme par une petite touche de sensualité via les images holographiques de Dolorès, bien appréciable dans cette aventure extraterrestre.

Un épisode plaisant sur un univers lointain et fascinant, regorgeant de péripéties surtout quand on se met dans l’ombre de Paul Clauden d’une part et de Leo et Icar, d’autre part.

Par Phibes, le 10 octobre 2010