TERRES D'OGON
Zul Assaï

Vivant dans la région du Nord des terres d’Ogon, Ubu est un jeune garçon qui fait partie de la tribu Kulu. Alors qu’il partage un moment chaleureux avec sa petite famille, il est témoin de l’arrivée inquiétante d’un petit groupe de guerriers tog à la tête duquel se trouve Aggor. Sans aucun scrupule, ce dernier décime violemment la petite famille kulu. Ubu parvient à échapper de justesse au massacre tandis que son petit frère est emporté par leur tortionnaire. Tentant de surmonter la morsure de la froidure ambiante, le petit garçon décide de s’orienter vers le Nord, en direction du volcan Karaken où se trouvent les dieux rouges, les Zul Assaï, afin d’invoquer leur vengeance. Dopé par cette envie de réclamer justice et à la suite d’un cheminement de plusieurs semaines semé d’embûches, Ubu parvient enfin au terme de son parcours. Il est reçu par le conseil présidé par la Mère prophétesse des dieux rouges et relate la tragédie qu’il a vécue. Est-ce que son souhait de réparation sera entendu ? Et s’il ne l’était pas, Ubu perdrait-il définitivement tout espoir de vengeance ?

Par phibes, le 7 novembre 2022

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Notre avis sur TERRES D’OGON #1 – Zul Assaï

Lors du tome 29 de la série Elfes, l’on découvrait, au travers de l’aventure dépaysante de Lea’saa l’elfe rouge, que les Terres d’Arran avaient leur pendant derrière l’immense mur d’Ar’theker et que le territoire en question se nommait les Terres d’Ogon (le tout formant désormais le Monde d’Aquilon). La carte de cet univers mythique s’agrandissait donc et offrait de fait à ses concepteurs l’occasion d’élargir conséquemment leur espace de jeu et de produire de nouvelles équipées différentes de celles vécues sur les Terres d’Arran. Reprenant donc cette idée laissée de côté durant quelques tomes d’Elfes, de Nains et de Mages, Jean-Luc Istin l’inaugure en lançant une nouvelle série dans la série s’intitulant comme il se doit Terres d’Ogon.

Cette première aventure 100% « ogonienne » conforte déjà la belle tonalité perçue précédemment dans le tome 29 d’Elfes. En effet, le scénariste a décidé de nous plonger dans des ambiances africaines bien prégnantes, favorisant un exotisme caractérisé (personnages à peau sombre, gorilles…) qui assurément n’élude pas la violence. Pour cela, à la faveur d’une narration très copieuse portée par l’un des Zul Assaï (on concèdera que Jean-Luc Istin, vraiment en verve, a souhaité consolider au maximum son histoire), l’on découvre la destinée d’un petit ubu appartenant à la tribu kulu et sa quête vengeresse.

Le récit bénéficie d’une qualité indéniable et parvient à nous faire adhérer aux pérégrinations incertaines de ce petit personnage dans un rapport de force totalement déséquilibré et qui va évidemment entraîner d’autres partisans (les elfes rouges) dans ses objectifs. Parfaitement huilée, cette aventure génère tensions, émotions et actions. Le découpage est averti, énergique et l’intrigue fortement convaincante.

Pour illustrer ces péripéties, Kyko Duarte démontre qu’il est le dessinateur idéal, tant son trait met en valeur un réalisme bluffant. Les Terres d’Ogon n’ont pas de secret pour lui, les restituant de façon inspirée, avec une touche africaine particulièrement efficace. Là où il fait impression, c’est dans l’animation de la tribu des guerreiers Tog, retranscrivant avec force la puissance, la violence, la démesure de ces gorilles humanisés. Evidemment, le travail sur les décors reste d’une excellente qualité rehaussée comme il se doit par un jeu de couleurs informatiques signé J. Nanjan en pleine forme artistique.

Une ouverture marquante sur les Terres d’Ogon que les amateurs de cet univers fantasy ne rateront certainement pas. On conçoit par ce biais que le Monde d’Aquilon est encore loin d’avoir délivré tout son potentiel !

Par Phibes, le 7 novembre 2022

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