TERRA INFERNO
La montagne qui rêve

C’est en 1924 qu’a littéralement poussé du sol londonien une montagne vivante, un dieu démon qui a fait sombrer la majeure partie de la population dans la folie et en a fait muter d’autres en monstres pour en faire ses messagers auprès des humains.

Des monstres parcourent donc ce que Londres est devenu, prévenant la population qu’elle ne doit pas réveiller le dieu démon, auquel cas ce dernier rayerait définitivement l’humanité de la carte.

Loin de prendre au mot ces menaces, Nadia et son compagnon géant Seth, chercheurs d’objets de valeur, mettent à exécution leur projet d’aller visiter l’épave du bateau "plantée" dans la montagne de chair démoniaque. Ils vont y rencontrer Spare, un magicien chasseur de monstres qui détiendrait les pouvoirs de faire revenir le monde à son état originel…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Notre avis sur TERRA INFERNO #1 – La montagne qui rêve

Dès la première planche, le lecteur est secoué par l’action au point de ne pas comprendre ce qu’il se passe. Tout comme les personnages à bord du paquebot, on est totalement démuni et la surprise de ce naufrage dont la cause reste d’abord inconnue s’avère vite être anecdotique, presque, au vu de ce qui arrive tout de suite après : les passagers du bateau mutent jusqu’à devenir d’informes monstres de chairs dégoulinantes et pleins de dents partout !!! Les pages suivantes n’abordent pas le phénomène en tant que tel et ce n’est que plus tard dans la BD que l’explication (qu’on aura quand même trouvée sur la quatrième de couverture) sera dévoilée.

Ce choix de présentation de l’histoire comporte le risque de perdre le lecteur dès le départ. Mais il peut aussi être considéré comme judicieux : on avance ainsi dans la lecture en « recollant les morceaux » au fil des pages. Comme si l’on avait été victime d’un tremblement de terre et que, sonné, on n’en comprenait les causes et les conséquences qu’au fur et à mesure des observations faite lors de notre première sortie de sous les décombres…

En cela, la compréhension de l’histoire n’est pas des plus faciles. On ne sait pas très vite qui sont ces monstres, quels sont leurs rôles, quels sont leurs pouvoirs… Et on n’est pas non plus très aidé quand on fait la connaissance de Nadia, de Seth ou de Spare qui n’ont finalement pas l’air d’être plus embêtés que ça par ces monstres à bout desquels ils viennent relativement facilement et dont les objectifs ne sont pas encore complètement définis.

Dès le départ, le bijou d’une des passagères du paquebot est montré ostensiblement et, en effet, la suite confirme que le symbole porté en collier par la femme aura son rôle à jouer. Mais il faut avouer que tout reste relativement confus dans ce tome 1. On a bien quelques éléments, mais on n’est sûr de rien… Alors on espère que la suite de la lecture sera plus facile d’accès.

Au niveau du dessin, c’est une très bonne surprise. Avec un trait gras et des couleurs claires, Biagini s’amuse à illustrer cet univers organique monstrueux. Il s’adonne au dessin de créatures toutes plus répugnantes les unes que les autres, rappelant pour certaines celles de Yacine Elghorri ou de Serpieri. On préférera peut-être les entités complètement difformes aux monstres humanoïdes, d’ailleurs, car ceux-ci peuvent faire penser à des créatures de manga qui auraient des armures trop sophistiquées plutôt qu’aux êtres qu’on "attend" visqueux car issus du dieu démon de chair auquel nos héros humains ont affaire.

Au bilan, ce tome 1 de Terra Inferno pose à merveille les bases d’un univers imaginaire lovecraftien mais peine à séduire d’entrée totalement le lecteur qui ne sait pas trop encore à quoi s’attendre au niveau de l’histoire. A découvrir en attendant donc le tome 2 pour juger avec plus de recul…
 

Par Sylvestre, le 5 septembre 2007

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