Sur le Toit du Monde avec Edmund Hillary

28 mai 1952. Le Suisse Raymond Lambert et le Népalais Tenzing Norgay, doivent renoncer à l’Everest alors qu’ils ne sont plus qu’à 350 mètres du sommet. L’année suivante, les permis d’ascensions sont donnés aux Anglais. Ceux-ci mettent alors en oeuvre des moyens considérables pour ne pas revivre leurs échecs du passé. Ils savent qu’ils n’ont que l’année 1953 pour atteindre le Toit du Monde puisque le permis sera ensuite accordé aux Français.

Le Royaume-Uni confie l’expédition, qui rassemble 400 personnes, au colonel Hunt. Il sollicite Tenzing Norgay pour mener l’équipe des sherpas. Ce dernier accepte, mais à condition de ne pas être engagé comme simple sirdar, mais aussi comme grimpeur à part entière. Les Anglais finissent par accepter, à contrecoeur, car Norgay connaît bien le parcours. Se passer de lui serait un pari risqué.

Par legoffe, le 20 avril 2013

Notre avis sur Sur le Toit du Monde avec Edmund Hillary

Christian Clot s’intéresse à un homme dont le nom est souvent méconnu du grand public. Il est pourtant l’un des deux alpinistes qui ont réalisé la première ascension de l’Everest. Tenzing Norgay fut, en effet, le compagnon de cordée d’Edmund Hillary. A eux deux ils vont donc conquérir le Toit du Monde en 1953 même si la postérité a souvent retenue le nom du Néo-Zélandais, plus que celui du Népalais, pour cet exploit.

Ce livre est donc un bel hommage au sirdar et l’occasion pour le lecteur de revivre avec force de détails cette expédition. Et l’aventure est passionnante. Difficile d’imaginer, avant de lire la bande dessinée, l’ampleur des moyens mobilisés par le Royaume-Uni, ni l’importance des enjeux. On a, aujourd’hui, oublié que la conquête des cimes fut longtemps un enjeu politique, l’occasion pour les nations de montrer leur puissance à travers les exploits de quelques hommes. C’était, sans conteste, une manière bien plus chevaleresque pour impressionner la communauté internationale que de compter le nombre de missiles nucléaires dont chacun dispose.

L’auteur a d’autant mieux réussi son pari qu’il ne s’est pas borné à raconter l’expédition par ses aspects techniques. Il a su donner une véritable âme à ses personnages. Il a aussi mis en avant les sirdars et les sherpas, sans qui les occidentaux n’auraient jamais pu réaliser leurs exploits.
Nous revivons alors d’autant mieux le défi qu’il nous apparaît très humain, tant dans l’exploit que dans l’échec. Il n’est alors nul besoin d’être un féru d’alpinisme pour apprécier l’album. Il livre une histoire vraie autant qu’un excellent récit d’aventure, le tout drapé des jolis dessins de Jean-Baptiste Hostache.

Ce dernier n’a pas opté pour des traits trop sûrs, mais plutôt sur des lignes approximative. Aux graphismes de haute précision, il préfère ainsi le dessin d’ambiance avec une mise en couleur bien adaptée. Cela donne un ensemble réussi et un bel hommage à tous les hommes qui ont voulu, un jour, s’attaquer au plus haut sommet de la planète. Passionnant.

Par Legoffe, le 20 avril 2013

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