Comme pour le tome 1, les événements dans ce second album sont rassemblés en un grand flashback. Et cette fois, c’est dès la toute première (grande) vignette qu’on repart brutalement dans le passé. Brutalement, car si trois cases de texte viennent se superposer au dessin de cette première vignette, les deux premières parlent "au présent" quand la troisième, déjà, fait référence à ce qu’écrit le biographe de Tengiz II.
Il faut donc "s’accrocher", et une seconde lecture ne sera peut-être pas un luxe si la première vous a un peu dérouté. Car si cette première transition dont je vous parle plus haut est soudaine, s’y retrouver ensuite dans le récit tient parfois de l’épreuve ; ceci principalement à cause des noms auxquels il faut s’habituer et à cause aussi des visages de certains personnages qui se ressemblent énormément, comme ceux de Tengiz, d’Arouk et de Thurgul... à ne pourtant pas confondre !!! (Repérez-les à leurs barbiches !) Ce à quoi il convient d’ajouter la part mystique de l’histoire comme le séjour de Tengiz au-delà de la porte de Mapadeng ou les entrevues "entre deux mondes" avec les chamans...
Le scénario de Tarek n’est pourtant pas pour ainsi dire hyper-complexe, mais il en ressort presque desservi par tous ces petits détails. Dommage, parce que d’un autre côté, c’est toujours un dessin de très grande qualité qui le porte. Si Aurélien Morinière donne toujours dans une colorisation qu’on pourrait regretter d’être un peu trop froide, un peu trop lisse, il donne toujours le meilleur de lui-même en composant de très belles planches, voire de superbes doubles pages !
Ce qui est annoncé se réalisera... Après "La mort du père" et "La mort du frère", le tome suivant "La mort du roi" clôturera ce premier cycle. Cette homogénéité dans le choix des titres de la trilogie nous en dit beaucoup mais qui sait si ce qui parait inévitable ne laissera pas, finalement, place à l'imprévisible ? Voilà bien de quoi alimenter notre curiosité et notre désir d’avoir la réponse !
Par Sylvestre,
le 27/11/2007