TENEBRES
Le Roi Ti-Harnog

Envahie par une horde de dragons volants, la citadelle de Kirgräd est tombée et son Roi est mort. Dernière descendante de la famille royale, la princesse Tifenn se doit de guider ce qui reste de son peuple au-delà des terres dévastées. Prenant alors la tête de la marche, juste devant Ioen de Nurùu et le chevalier Arzamas, elle entraîne ses pairs vers l’unique endroit qui pourrait les accueillir, la forteresse réputée imprenable de Ti-Harnog gérée par un souverain ami. Mais le chemin à parcourir est encore long et de nombreuses embûches sont à prévoir. Intempéries, dissensions intestines, attaque de brigands, relief ingrat, viennent affaiblir la longue colonne qui, malgré tout, connaît un petit regain de confiance à la jonction avec les soldats rescapés des postes avancés. Toutefois, leur pénible exode n’est nullement terminé car de nouvelles épreuves sont à prévoir, en particulier la traversée de la faille des Géants, tristement célèbre ou encore peut être la rencontre de monstres ailés. Pourront-ils atteindre leur but et si tel est le cas, pourront-ils être recueillis par le Roi Ti-Harnog ?

Par phibes, le 22 octobre 2013

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Notre avis sur TENEBRES #4 – Le Roi Ti-Harnog

Le précédent épisode intitulé Citadelle, signait certes l’intronisation officielle de Ioen de Nurùu à la cour royale et affichait clairement son adversité vis-à-vis d’Arzamas, mais aussi la fin de la fameuse forteresse de Kirgräd après l’invasion destructrice des dragons et la mort de son roi.

Avec ce nouvel opus, l’aventure se déplace. Le lecteur est appelé à participer à suivre le douloureux exode de tout un peuple chassé par un adversaire supérieur en taille et surtout en force de destruction vers un autre lieu fortifié. Evidemment, tel que l’on connaît Christophe Bec qui se nourrit de récits « surdimensionnés », cette émigration humaine n’a rien d’une promenade de santé et se veut accompagnée de rebondissements que le scénariste s’emploie à utiliser de façon pragmatique.

Mais ce n’est pas tout car ce voyage forcé est également l’occasion de faire parler les personnages et donc de les rapprocher. C’est ainsi que Ioen de Nurùu, Arzamas et la princesse Tifenn trouvent, grâce à cette promiscuité pénible, la possibilité de faire tomber les barrières dues à leur rang et d’échanger des propos plus personnels.

Il va de soi que ce tome conserve toute la puissance évocatrice de la première heure et semble jouer, au sein de la série, un rôle de transition, un tant soit peu violente, entre deux tempêtes. Christophe Bec semble des plus à l’aise dans l’avancée de son histoire, très fluide et bien rythmée. La prophétie susurrée à l’origine reste plus que jamais présente et devrait peut-être se déclarer officiellement dans le prochain volet. L’avenir nous le dira !

Toujours aussi impressionnant, Iko a le don de rendre l’univers de Ténèbres très plausible grâce à ce réalisme extraordinaire qu’il met en avant et dont il a le secret. Toutes les vignettes qu’il réalise sur de larges aplats de noir sont gorgées d’un détail bluffant, relevé par un jeu de lumière traité très efficacement par Digikore Studios. Les personnages sont, quant à eux, criants de vérité, de par leur beauté (la princesse Tifenn) ou leur puissant charisme (Ioen, Arzamas…). Enfin les monstres, qui ne manquent pas de se montrer, révèlent un travail corsé et assurent à eux seuls de bonnes sensations.

Un remarquable avant-dernier tome qui a sa place dans la série et qui nous ouvre des perspectives beaucoup plus destructrices. Alors, la question demeure, est-ce que le prochain tome sera celui de la prophétie ?

Par Phibes, le 22 octobre 2013

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