TENDRE VOYOU
Tome 3

Shinonome a en sa possession plusieurs photos qui prouvent que Yukimura n’a pas toujours été le garçon fréquentable qu’il est devenu. Ces clichés vont lui permettre de le faire chanter, tout vice-président du comité des élèves qu’il est, et de lui faire accepter de se plier à un rituel sensuel que lui imposera quotidiennement Shinonome.

De jour en jour, Yukimura se verra partagé entre rage d’être manipulé et soumission consentante, mais Shinonome, calculateur, va s’absenter pendant une semaine et va réussir à créer un état de manque pour Yukimura qui va parvenir à s’extraire de la spirale du chantage mais sans parvenir à se défaire de l’attraction qu’aura réussi à créer sur lui Shinonome.
 

Par sylvestre, le 2 avril 2010

Notre avis sur TENDRE VOYOU #3 – Tome 3

C’est classique en manga, ces univers estudiantins où pour le récit l’importance des organisations extra-scolaires prend le pas sur celle des études elles-mêmes. C’est un schéma qui permet de faire germer des intrigues dans un monde codifié et hiérarchisé spécifique, en marge de celui, plus habituel, de l’école en tant que telle. Pour ce qui est des codes et de la hiérarchie, et pour ne pas parler de domination ni de soumission, ce troisième tome du manga yaoi Tendre voyou est intéressant autant qu’il peut être représentatif du genre.

En effet, les relations entre les personnages sont intéressantes à analyser, et le fait que l’homosexualité soit au centre du récit, le fait aussi qu’à une furtive exception près les personnages soient exclusivement masculins, met encore plus en relief ces jeux de dominants et de dominés, de chasseurs et de proies, d’amants et d’aimés.

Par exemple, le très sérieux Yukimura, vouant tout son temps et toute son énergie à faire respecter le (risible ?) règlement scolaire, tout "petit chef" qu’il est, devient quand même facilement la victime de Shinonome qui a justement la personnalité du voyou ; le genre d’être traqué par le fameux règlement. On comprend que Yukimura se laisse faire parce qu’il y a chantage de la part de Shinonome, mais on observe finalement qu’il se laisse faire aussi parce qu’il y trouve un certain plaisir – ce qui va d’ailleurs par la suite le faire se comporter comme l’avait espéré Shinonome…

Shinonome devient donc celui qui a non pas forcé Yukimura, mais qui a réveillé en lui des désirs enfouis insoupçonnés ! Shinonome tout voyou qu’il est dans le contexte scolaire clean du manga apparaît au final comme le plus cool d’entre tous. Le beau bad boy, le rebelle… Normal, quoi, c’est du yaoi !

Voilà, c’est un exemple pour illustrer que dans ce genre de manga, tout comportement comme la faiblesse, le mal-être, la culpabilité, mais aussi pourquoi pas une supériorité mal placée devient un terrain de jeu pour celui qui cherche à engager la romance, voire à passer à l’acte sexuel.

Il y en a quelques uns, des passages à l’acte, dans ce volume. Pas hyper nombreux, ils sont néanmoins très clairement dessinés, les zones de censures étant réduites au minimum syndical.

La deuxième partie revient sur la relation entre Towa et Mikado quand Yukimura et Shinonome tenaient la vedette en première partie. Ainsi évolue sous nos yeux l’esthétique microcosme masculin de la série Tendre voyou, une lecture pour public averti…
 

Par Sylvestre, le 2 avril 2010

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