TEMPS DES LOUPS (LE)
Le Prix du sang

Les habitants de Demonte reviennent de leur battue contre les membres de la secte de la Scierie. Ils ont bien fait quelques prisonniers, mais plusieurs hommes manquent à l’appel. Le médecin légiste de la ville, lui, fait des découvertes étonnantes. Il n’est plus très sûr, soudain, que les derniers morts soient dus à l’œuvre d’hommes. Quelle créature a bien pu laisser de pareilles traces ?

Par legoffe, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur TEMPS DES LOUPS (LE) #2 – Le Prix du sang

Quand Christophe Bec se mêle d’un genre comme, ici, le mythe du loup-garou, il creuse toujours pour éviter de tomber dans la classique série B. Pour Le Temps des Loups, c’est typiquement le cas.

Le décor est celui d’un monde ressemblant fortement à la vieille Europe, mais dans un contexte sociétal de monde post-apocalyptique. Cet élément n’est pas flagrant dans la forme puisque la vie de ces hommes ressemble, au premier abord, au notre. Le réel changement, nous le devinons, se situe dans l’organisation des sociétés de ce monde. Je dis bien « devinons » car l’auteur ne lâche des indices et des éléments qu’au compte-goutte. L’histoire reste largement focalisée, en effet, sur la localité de Demonte et sur l’enquête parallèle qui prend maintenant forme de manière plus concrète pour le lecteur.

L’accumulation de tous ces éléments permet de dessiner, doucement, les contours d’un contexte général bien plus surprenant que l’on pouvait l’imaginer au premier abord. Du coup, l’envie de progresser dans le récit est encore plus forte ! Du fait divers, nous avançons vers des surprises toujours plus grandes. Cela est dû, bien sûr, à ces morts mystérieuses, certes, mais aussi à d’autres points de détails qui déboussolent le lecteur. Les auteurs se sont visiblement beaucoup amusés. Les panneaux routiers nous font penser que nous sommes aux Etats-Unis puis, soudain, le village ressemble à une petite bourgade corse. Les grosses voitures américaines côtoient les Renault Laguna… Vos repères en prennent un coup et cela donne encore plus d’efficacité et de plaisir à la lecture.

L’Histoire vient, elle aussi, appuyer le mystère et donner à l’étrange Beauterne un rôle inattendu. Qui est-il vraiment ? Est-ce un bon ou un méchant ? D’ailleurs, qui sont vraiment les monstres dans tout cela ? Difficile encore d’y voir clair, d’autant que l’enquête des deux tueurs, loin d’ici, vient troubler un peu plus la donne. Les dernières pages renforcent l’intrigue de belle manière, de ce point de vue.

Finalement, si je devais émettre une petite critique, elle concernerait simplement le tempo de certaines parties du livre. L’enquête quasi policière que mène les deux "poursuivants" aurait méritée une place plus régulière dans le récit afin de faire monter encore un peu plus le suspense dans un rythme cadencé, et donc plus envoûtant encore. Mais c’est un point très mineur car ils jouent finalement un rôle complémentaire dans la montée du mystère, ce qui donne encore plus envie de connaître la suite.

L’autre petit bémol vient, pour moi, de la mise en couleur, qui manque souvent de relief et de vie, surtout lorsqu’il s’agit des personnages. Les visages sont souvent fades alors que les monstres ont, semble-t-il, été bien plus travaillés.

Bec nous livre en tout cas un thriller fantastique efficace qui parvient, au bout de deux tomes, à maintenir le lecteur dans ses doutes. Tous seront forcément levés dans le troisième volet qui vient clore la série reprise par les éditions Soleil après les déboires des Humanos. Le tome 1 est d’ailleurs réédité, avec une nouvelle couverture.

Par Legoffe, le 30 novembre 2008

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