TEMPLIERS
Le Graal

Près de 600 templiers emprisonnés ont décidé de renoncer aux aveux faits sous la torture des hommes du Roi Philippe et se déclarent prêt à témoigner devant une commission papale. Devant cette fronde menée par Pierre de Boulogne, l’archevêque de Sens Marigny isole, sous la coupelle de Nogaret, 54 templiers afin de les empêcher de parler. Ce qui évidemment alerte le représentant papal, l’archevêque Aycelin, qui provoque une réunion d’urgence pour entendre Pierre de Boulogne. Mais le prélat subit la pression du roi Philippe et pris entre deux feux, se doit, lors de l’assemblée, de battre en retraite au grand dam de tous. Nogaret a de fait les mains libres et peut poursuivre la destruction de l’Ordre du Temple tout en cherchant son fameux trésor. Pendant ce temps, Martin de Troyes et ses frères d’armes entrés en dissidence, toujours en possession de la missive secrète du précepteur de France Gérard de Villiers, échafaudent des plans pour faire, eux-aussi, main basse sur les richesses de leur Ordre déchu. Isabelle de Chalançon, sœur de l’archevêque Aycelin et ancienne égérie de Martin, va d’ailleurs leur permettre d’ouvrir certaines portes.

Par phibes, le 2 mai 2014

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Notre avis sur TEMPLIERS #2 – Le Graal

Il n’aura fallu attendre que trois mois pour connaître la suite et fin de l’équipée templière menée par Martin de Troyes et ses frères d’armes. Grâce soit donc rendue aux auteurs de la première heure et à la maison Akiléos qui viennent ici, par cet épisode, assouvir très rapidement notre appétence historico-aventureuse.

Ce second opus reprend évidemment la résolution de Martin, l’ancien Chevalier du Temple, de se lancer dans la quête du trésor mythique de son Ordre gravement mis à mal par le royaume de France et ses hauts dignitaires, lorgnant également sur cette richesse à portée de main qui pourrait remettre à flot des comptes plutôt exsangues. Force est de constater que Jordan Mechner, tient toujours aussi habilement son récit, entre réalité historique et incartade fictive, dans une prose dense et bien explicite.

C’est ainsi que la quête dont il est question (et que l’on pourrait apparenter à un casse) et qui a déjà commencé précédemment, a le don de nous entraîner dans des effluves passionnantes à la Da Vinci Code, dans une course-poursuite des plus haletantes, à la découverte d’un trésor mystérieusement caché et révélé parcimonieusement par une lettre secrète. Il ne fait aucun doute que cette équipée bénéficie d’un souffle épique, d’une très bonne stratégie et d’une grande variété d’évènements, permettant ainsi de susciter un climat exponentiellement tendu avec quelques bonnes petites cocasseries de personnages bigarrés. A cet égard, cette deuxième partie est l’occasion de donner plus de poids à la sémillante Isabelle et de jouer sur la vague sentimentale et de l’héroïsme des plus rafraichissantes.

Le dessin à quatre mains concocté par LeUyen Pham et Alex Puvilland reste très efficient. Fidèle à ce style contemporain qui les caractérise, les deux artistes gèrent avec dynamisme et diversité leur travail graphique qui illustre profitablement l’histoire du scénariste. Certes épuré, le message dégagé est toujours aussi mécaniquement huilé, encré avec subtilité et générosité (les parties souterraines sont remarquablement restituées).

Une fin d’aventure moyenâgeuse aux accents dramatiques inéluctables superbement orchestrée, s’appuyant sur une légende qui a fait couler beaucoup d’encre et qui, ici, se voit revisitée, d’une façon bien originale, par des artistes complémentaires et pleins de bonnes intentions. Un excellent moment de lecture, dense et captivant.

Par Phibes, le 2 mai 2014

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