TEMPLIERS
La chute

Après leur défaite lors du siège de Saint-Jean d’Acres de l’année 1291, les Templiers rescapés ont dû abandonner la Terre Sainte et ont entrepris le chemin du retour. Martin, qui avait rejoint les rangs de l’ordre par dépit amoureux, est l’un de ceux-là. En 1307, il se retrouve à Paris avec ses deux compères, Von Berg et Odo, en pleine procession funéraire royale. C’est alors qu’il aperçoit incidemment sa dulcinée d’alors, Isabelle. Pour le moins troublé par cette vision entêtante qui ne manque pas de faire ressurgir d’anciens souvenirs, Martin finit par se saouler. C’est à la suite des agapes dans le Temple de l’Ordre qu’il décide avec ses deux compagnons de sortir en douce de ce haut lieu pour aller courir la gueuse parisienne. A l’issue d’une folle escapade qui lui permet de faire face à Isabelle, Martin retrouve le chemin du temple. En l’atteignant, il découvre avec ses amis que la soldatesque royale a investi les lieux. En effet, le Roi Philippe le Bel a pris la décision d’arrêter tous les chevaliers qui y résident. Devant cet acte incompréhensible, les trois fugueurs ne peuvent que tenter de fuir. C’était le 13 octobre 1307, le début d’une éradication impitoyable qui devait pousser bientôt Martin, Von berg, Odo et d’autres fugitifs, dans une mission de préservation du trésor des Templiers.

Par phibes, le 2 mai 2014

Notre avis sur TEMPLIERS #1 – La chute

A la fois programmeur, concepteur et scénariste de jeux vidéo (on lui doit en particulier Prince of Persia) et également réalisateur de courts-métrages, Jordan Mechner s’est, comme il se doit, tailler une bonne réputation. Cette fois-ci, il met à profit sa créativité dans le domaine de la bande dessinée en produisant, après son adaptation de Prince of Persia, ce premier opus chez Akileos (sur deux prévus).

Conformément au premier de couverture pour le moins explicite, le choix s’est porté sur la thématique templière, une thématique qui se veut chère à l’auteur. Par ce biais, il s’attache sous le couvert de la destruction massive ordonnée du Temple à nous conter des péripéties directement liées non pas aux plus grands des croisés dont le sort nous est connu (Jacques de Molay par exemple) mais plutôt à d’illustres inconnus de la base qui vont se retrouver, dans leur dissidence, à protéger le trésor de leurs pairs.

Cette première partie se veut dense en tout point de vue. Tout d’abord, dans le nombre conséquent de planches (230) et dans le rappel historique, que Jordan Mechner ordonne avec respect. Dates et évènements nous sont contés avec rigueur de façon à bien cadrer les pérégrinations des personnages principaux. Ensuite, dans l’agencement de l’aventure qui ne manque ni de repères ni de rebondissements, donnant un souffle évidemment épique non préjudiciable. Enfin, de par la quête surprenante qui, au fil des pages, prend corps en même temps qu’une amourette rafraîchissante et nous entraîne dans des circonvolutions bien chapitrées des plus variées. Il en découle une histoire très agréable à parcourir, vivace, simple et efficace, saupoudrée d’actions, de mystère et doté d’un certain suspense comme on les aime.

Pour la partie graphique, c’est le duo formé par LeUyen Pham et Alex Puvilland qui complète une fois de plus le travail du scénariste. A l’origine des illustrations de la bande dessinée Prince of Persia adaptée du jeu vidéo, les deux artistes nous immergent dans un univers pictural bigarré, via un style semi réaliste pour le moins éprouvé et particulièrement énergique. Le message qu’ils délivrent est clair, empreint d’une certaine modernité et sert favorablement l’équipée templière.

Une ouverture historico-fictive particulièrement volumineuse et captivante à lire qui, inévitablement, donne envie de voir la suite.

Par Phibes, le 2 mai 2014

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