Taxista

Taxista est chauffeur de taxi dans la banlieue ouvrière de Barcelone. Mêlé à de sombres histoires, le bienfaiteur réactionnaire va chercher à venger la mort de sa mère et l’honneur de son défunt père dont la dépouille a été souillée. Dans ses rudes épreuves, Taxista pourra compter sur l’aide et la bienveillance de Saint Christophe…

Par melville, le 25 juillet 2011

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Notre avis sur Taxista

Marti Riera connu sous le nom de Marti est l’un des piliers de l’émergence de la bande dessinée indépendante en Espagne dans les années 80. En pleine effervescence post-franquiste, il côtoie notamment Charles Burns et à l’instar du maître américain, Marti créer de l’underground tout en demeurant profondément ancré dans un héritage classique très largement reconnu. Si Charles Burns ne cache pas sa fascination pour Tintin, Marti lui puise son inspiration dans les aventures de Dick Tracy de Chester Gould comme l’explique Art Spiegelman en préface de l’album. Mais il ne faut pas si tromper, car tout comme El Borbah (El Borbah, Charles Burns – Editions Cornélius), Taxista Cuatroplazas évolue dans la fange répugnante symptôme d’une société malade : décors qui rompent avec le simple hommage…

Le héros de Marti est chauffeur de taxi, réactionnaire invétéré et aime rendre service à la police… Immédiatement on pense à Travis Bickle (Robert De Niro) dans Taxi Driver de Martin Scorsese, et si un parallèle évident existe entre les deux œuvres, elles ne se chevauchent pas pour autant.

Le propos de Marti est d’une rare violence, surtout morale. Et bien qu’écrit il y a une trentaine d’année, il n’a rien perdu de sa force. Marti invoque le glauque et le sordide et l’envoie en pleine figure de son lecteur avec un ton fataliste et cinglant. La violence qui imprègne les pages de Taxista est doublée d’un cynisme implacable. Le regard affuté de l’auteur nous affecte toujours, à croire que notre société n’a pas réussie à s’extirper de ses maux… Servi par un dessin au noir et blanc tranché et précis, les personnages de Marti sont comme chez Charles Burns affublés d’un masque qui, incrusté sur leur visage, reflète le fond de leur âme. Superbe.

Taxista est un album dont les passionnés de bande dessinée auraient du mal à se passer.

Par melville, le 25 juillet 2011

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