TARTUFFE DE MOLIÈRE
Volume 1

Courroucée, Madame Pernelle, la mère d’Orgon, s’offusque ouvertement de la façon dont ses enfants et petits enfants se comportent au regard des valeurs religieuses et morales en lesquelles elle croit fermement. Orgon, homme dévot et naïf, fait part à Cléante, son frère, de son attrait total pour Tartuffe et lui expose, au détriment des maux de sa femme Elmire, les circonstances dans lesquelles ils se sont rencontrés. Alors que leur entretien se révèle infructueux, Orgon prend des dispositions quant à la disgrâce de Valère, l’amant de Marianne sa fille, à laquelle il expose sa décision de l’unir à celui dont la dévotion le fascine à savoir Tartuffe. Effarée par cette sentence, Marianne en appelle à Dorine, sa servante, qui, dans son franc-parler, l’incite à se rebeller. Lors d’un bal masqué, Valère et Marianne s’avouent leur infortune et leur incapacité à suivre leur dessein comme ils l’entendent. Heureusement que Dorine est de bon conseil pour contrer les faux-semblants.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur TARTUFFE DE MOLIÈRE #1 – Volume 1

Point n’est nécessaire de présenter la comédie mise au point par Molière en 1664 qui, forte de ses multiples représentations théâtrales, a atteint des sommets de popularité rarement égalés. Faisant partie à ce jour des grands classiques littéraires français, elle fut à sa sortie dans les salles de théâtre du 17ème, l’une des pièces les plus soumises à controverse dont le but premier était de dénoncer la fourberie et le fanatisme en employant un faux dévot.

Point n’est nécessaire de présenter Jean-David Morvan, auteur prolifique du 9ème art et responsable de la collection Ex-Libris chez Delcourt consacrée à l’adaptation des succès littéraires tels "Frankenstein", "Double assassinat de la Rue Morgue", "L’île au trésor", "Capitaine Fracasse"… (La liste est longue).

Point n’est nécessaire de présenter Fred Duval dont la réputation a largement fait le tour du monde de la BD en produisant des séries à succès telles "Carmen Mc Callum", "Gibier de potence", "Travis", "Hauteville House"… En cette nouvelle œuvre, il laisse tomber l’aventure et les armes à feu pour se focaliser sur un exercice inhabituel qui est l’adaptation. S’accaparant le texte de la pièce en alexandrins, il prend comme parti de séquencer en 3 tomes cette adaptation. Le présent opus regroupe donc les deux premiers actes. A ce titre, le dénommé Tartuffe dont le nom est largement évoqué n’apparaît pas encore mais par les longues tirades jouit d’une réputation que seuls Madame Pernelle et Orgon savent apprécier.

Il est utile de présenter Zanzim, de son vrai nom Frédéric Leutelier, jeune dessinateur qui a, à son actif, "Les yeux verts" chez Carabas et "La sirène des pompiers" chez Dargaud, délaisse le genre fantastique pour œuvrer dans un domaine plus classique. De fait, son style légèrement naïf qu’il développe à Rennes dans l’atelier Pepe Martini se prête à merveille à cette adaptation et donne une légèreté conforme à celle que Molière a insufflé à sa pièce. On ne doute à aucun instant de ces personnages décharnés à la Christophe Blain qui sont très probants et dont les yeux, simplement réalisés, dégagent l’émotion nécessaire.

Ce premier volume est une excellente mise en bouche d’un vaudeville plaisant à revisiter sous la forme illustrée. Comme dirait Dorine, il y a de quoi en être "tartuffié" !
 

Par Phibes, le 27 septembre 2008

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