Tamara Drewe

Ils sont nombreux, les écrivains en herbe, certains reconnus, d’autres en quête de reconnaissance, à venir s’isoler dans la retraite de Stonefield, dans la campagne anglaise. Un lieu propice à la concentration et à l’inspiration, tenu avec maestria par Beth Hardiman et, accessoirement, par son mari, Nicholas, célèbre auteur de thrillers.

Mais l’apparente tranquillité des lieux va être soudain bouleversée par le retour au pays de Tamara Drewe. Journaliste people, elle a la particularité de s’être refait le nez. La jolie brune est ainsi devenue une véritable bombe sexuelle. Tous les hommes ne peuvent qu’être hypnotisés par la beauté pyromane de Tamara. Les problèmes ne vont alors faire que commencer…

Par legoffe, le 23 mai 2011

Notre avis sur Tamara Drewe

Alors que le festival de Cannes s’achève, ouvrons un livre qui avait inspiré, l’an dernier, le film éponyme de Stephen Frears, présenté lors de l’édition cannoise 2010. L’occasion de revenir sur un livre paru en 2008 et réédité l’année dernière par Denoël Graphic.

Posy Simmonds a réalisé un très bon livre avec ce long récit mêlant textes et bande dessinée. Précisons que, si elle a inspiré Frears pour sa comédie, Simmonds a, elle-même, puisé librement dans le roman Loin de la foule déchaînée, de Thomas Hardy.

Nous voici donc parachutés dans une calme campagne “so british”. Beth et son mari tiennent un joli complexe de chambres d’hôtes réservé aux écrivains qui viennent y puiser l’inspiration grâce au calme que seuls vaches et moutons parviennent parfois à rompre. L’arrivée d’une femme sculpturale, originaire du village, dans ce décor, va tout remettre en question. S’ensuit une comédie douce amère qui égratigne avec délice l’hypocrisie d’une certaine classe anglaise qui, derrière un décor propret, recèle elle aussi ses travers. Le rapport de l’homme à la femme est, bien sûr, au centre de l’histoire. Si l’on peut, au départ, donner le mauvais rôle à Tamara, qui vient user de ses charmes ravageurs dans les prés tranquilles de Stonefield, le regard du lecteur va être moins tranché une fois l’ouvrage terminé. Car, après tout, n’est-il pas encore questions d’apparences dans ce rapport au corps ? Et les apparences peuvent être trompeuses, comme en témoignent les fausses sages journées des deux adolescentes qui jalonnent les pages, ou encore la fin inattendue de l’histoire.

L’auteur prend son temps pour faire avancer son récit. Le mélange entre planches joliment dessinées et textes, témoignages de différents protagonistes, fonctionne bien. On se laisse happer par la simplicité de la recette, par les mots de ces personnages que l’on apprend à connaître un peu au gré des pages. De l’ambiance bon enfant du début du livre, on glisse incidemment vers des propos au ton plus dramatique sans avoir rien vu faire, la curiosité toujours attisée. Un livre original et réussi, à l’esprit évidemment très “british”.

Par Legoffe, le 23 mai 2011

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