Le syndrome de l'iceberg

2055. Ezra, qui travaille dans le développement de jeux vidéo aux États Unis est rappelé en France par son père qui s’inquiète de la disparition de son autre fils, Yan. Un peu à contre cœur, Ezra revient donc à Marseille pour mener l’enquête. Il rencontre ainsi sa belle sœur et sa nièce, se voit proposer un nouveau travail bien plus stimulant que son actuel emploi et fait ainsi la connaissance de Daphné, une designeuse bien mystérieuse. Dès ses premières pistes, Ezra apprend que son frère serait potentiellement atteint du Syndrome de l’Iceberg, une "maladie mentale" qui pousse ceux qui en sont atteint à l’isolement et le refuge dans des mondes virtuels ou ils côtoient d’autres personnes comme eux…

Par fredgri, le 30 avril 2023

Publicité

Notre avis sur Le syndrome de l’iceberg

On s’en rend compte, petit à petit, nous entrons dans une ère "connectée" ou les regards ont du mal a se décrocher des portables et autres tablettes, ou progressivement nous commençons à créer un dialogue avec ces outils, hôte d’Intelligences Artificielles pour l’instant assez rudimentaires, mais qui prennent de plus en plus d’importance, comme peuvent en témoigner les débats actuels dans les milieux de l’Art.
Cet album nous plonge dans un futur ou chacun peut se retrouver à discuter avec divers objets de son quotidien, qu’il s’agisse de ses boucles d’oreilles, de son scooter, de son doudou… Créant ainsi une addiction ou se réfugie toute une population en rupture sociale, aspirant à l’isolement, à la solitude.

Ezra découvre alors que son propre frère a décidé de couper les ponts pour partir au Japon, afin de rejoindre une communauté virtuelle pour vivre cette nouvelle expérience de vie qu’il estime plus épanouissante. Paul Rey met ainsi l’accent sur une problématique extrêmement actuelle, qui découle directement de l’émergence de ces "outils" que sont l’Internet, le numérique, les RPG, une véritable remise en question du lien social comme nous le connaissons depuis des lustres, la vie en communauté. En contre partie, l’intrigue met aussi en avant le besoin d’un retour à l’intimité, la cellule individuelle et ultime rempart sensoriel contre l’extérieur.
Certes, le propos est tout de même assez grave, limite alarmiste, il met l’accent sur cette illusion d’épanouissement addictive et sur le danger que sous tend l’usage immodéré de tout cet attirail connecté, comme perte de contact avec le réel. On est en pleine dystopie, bien sur, le propos est des plus transparents.
Toutefois, le scénario est particulièrement bien mené, avec une très belle évolution des personnages et une intrigue vraiment accrocheuse qui pose très intelligemment les enjeux de l’histoire, les diverses problématiques et les motivations des protagonistes. Graphiquement, c’est du bon boulot, juste comme il faut pour servir agréablement le récit, sans trop en faire !

UN album intéressant qui soulève une problématique qui émerge en ce moment.

Par FredGri, le 30 avril 2023

Publicité