SWEET TOOTH
Volume 1

(Sweet Tooth 1 à 11 + l’histoire parue dans le Vertigo Quarterly K) Depuis sa naissance le jeune Gus a été élevé par son père à l’écart de toute civilisation. En effet, suite à une terrible explosion qui a ravagé une partie de la population et fait muter quelques nouveaux nés, Gus est né avec des bois de cerf sur le front. Or, dans ces temps difficiles, les enfants comme Gus sont persécutés et vendus aux plus offrants pour on ne sait quelles expériences. Alors que son père vient de mourir, Gus doit soudain découvrir ce monde, accompagné par l’étrange Jepperd qui va s’empresser de le ramener aux hommes de la Réserve, malgré le lien qui s’est progressivement construit entre eux deux… !

Par fredgri, le 5 janvier 2016

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Notre avis sur SWEET TOOTH #1 – Volume 1

Alors, ce qui est étrange avec Sweet Tooth, c’est que malgré tout, malgré le fait que le pitch de base soit particulièrement convenu, que Gus manque sérieusement de charisme et qu’en fin de compte on garde cette impression d’avoir lu cette histoire des dizaines de fois… Néanmoins, on se laisse prendre au jeu dès les premières pages.
Bien qu’à priori plutôt réfractaire à l’écriture de Lémire, je dois bien avouer que je la trouve très fine et pleine de mesure. Il ne se perd pas en grands discours, ni en monologues qui font genre. On découvre plutôt l’histoire par les yeux de Gus, ainsi que ce monde meurtri et les coutumes qui se sont installées suite à cette catastrophe. Même s’il a tendance à se répéter, à bien insister sur certains points clés de son concept !

Évidemment, ces thèmes de la mutation, du rejet, de l’enfant sauvage sont très touchants. J’aurais, pour ma part envie de dire qu’ils traitent tous de la même chose, la solitude et l’inadaptabilité du héros. Et en cela, nous ressentons parfaitement la condition de ce gamin qui n’a pas été élevé dans l’espoir et l’humanisme. Toutefois, Lemire utilise un peu trop les grosses ficelles habituelles du pathos. On vibre en suivant ce gamin naïf qui se fait avoir, tandis que Shepperd, en bon anti-héros pétri de souvenirs pénibles, se retrouve le cul entre deux chaises.
Lemire brasse donc les recettes qui font mouche sans aller bien loin au delà. Mais cela fonctionne très bien ! L’histoire est prenante et suffisamment immersive pour qu’on ai envie de continuer. On regrette juste que le jeune Gus ne soit pas plus charismatique, qu’il peine à sortir des gros archétypes du genre, de même que le monde environnant qui fait indéniablement penser à toutes ces séries post apocalyptiques comme Walking dead, Y the last man etc.

Pour l’instant, on reste donc dans une intrigue pas forcément très originale. Lémire n’apporte rien de bien nouveau par rapport à ce qui a été fait jusque là, toutefois il sait très bien rythmer son intrigue !

Le gros hic, à mes yeux, est plus sur le plan du graphisme. C’est maladroit, même dans le storytelling (beaucoup de gros plans pour forcer les émotions, au détriment des plans plus larges souvent assez vides qui insistent sur la rapidité avec laquelle Lemire à construit son background ! C’est dommage), des expressions souvent réduites à l’essentiel et encore une fois une tendance à tomber rapidement dans les recettes faciles…

A voir donc…
Mais ne vous y trompez pas, car même si j’émets des critiques je dois quand même admettre que la lecture fut plus convaincante que la première fois et que je serais présent pour la suite !
Cet épais volume rassemblant 11 épisodes, avec un beau cahier graphique à la fin, c’est vraiment agréable de se plonger dans la série de cette façon !

Par FredGri, le 5 janvier 2016

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