Dans l'enfer du paradis doré

A la suite d’un braquage raté, Sally, Zack et Ethan ont pris la tangente en direction de L.A.. Malheureusement pour eux, ils ont entraîné dans leur fuite toute une escouade de flics qui, sirènes en action, les talonnent de très près. Après avoir balancé de quoi freiner l’ardeur de leurs poursuivants, ils trouvent un temps de répit durant lequel Ethan, le conducteur, fait part de son intention d’abandonner Zack, blessé au bide. Comme Sally refuse, elle finit par être chassée du véhicule avec son chéri. C’est au moment où Zack s’enfuit que Sally arrête une voiture conduite par Garret. Le menaçant avec un pistolet, elle l’oblige, après le passage de la police, à les emmener chez lui. A n’en pas douter, si elle avait su ce qui allait se passer chez Garret, elle aurait choisi une toute autre option.

Par phibes, le 2 octobre 2020

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Notre avis sur Dans l’enfer du paradis doré

La toute jeune et néanmoins sulfureuse collection Grindhouse stories de chez Glénat met à l’honneur un nouveau récit en ce mois de juin 2020. Pur produit de l’association de Sébastien Viozat au scénario (Le tueur du Bois Mesdames, Siorn…) et de Kieran au dessin (The Golden boy, We are the night…), cet album est l’occasion de nous plonger dans une équipée que l’on peut qualifier de décapante et assurément rebondissante.

Pour bien marquer les esprits et camper le cadre général, cette aventure qui bénéficie d’une certaine profondeur (voir en fin d’album) part sur les chapeaux de roue. Grisé par la cavale des trois malfaiteurs qui se nourrit d’échanges de tirs et d’explosions, on se laisse embarquer par cette action redoutable que le scénariste a souhaité pérenniser tout au long des 128 pages. Il va de soi que cette histoire n’est pas qu’une simple course-poursuite puisque l’arrivée de Sally et de Zack chez les Campbell va donner un tournant supplémentaire à celle-ci.

A n’en pas douter, même si les ficelles sont un peu grosses, Sébastien Viozat parvient à rendre les pérégrinations ensanglantées de ses braqueurs et de ses poursuivants sans scrupule réellement haletantes, servies en cela par une énergie et une violence excessive vraiment efficaces. Le climat ambiant instauré dès les premières planches se veut envoûtant voire impitoyable et les virements de situations auxquels les protagonistes vont être assujettis, très bien gérés au demeurant, ont le privilège de créer la surprise totale, déshumanisante à souhait.

Bien sûr, Kieran peut, de son côté, se vanter de tirer son épingle de ce jeu mortel. En effet, adepte comme son scénariste des aventures à gros frissons, il parvient, à la faveur d’un coup de crayon incisif, à frapper fort et sans retenue. Les scènes chocs qu’il illustre sont parfaitement explicites et génèrent comme il se doit de belles tensions. A noter que ce dernier a fait de belles recherches pour en arriver à cette restitution démoniaque. Il suffit pour cela de parcourir son superbe carnet de croquis situé dans les dernières pages.

Un thriller imparable animé par des personnages redoutables et géré efficacement par deux artistes qui se complètent bien.

Par Phibes, le 2 octobre 2020

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