SURVIVANTS DE L'ATLANTIQUE (LES)
Trésor mortel

Alors que Yann le Scorff et ses compagnons malouins jouissent des bienfaits du "trésor" de Kermadec, l’empereur Napoléon mandate l’amiral Kerbeuf pour retrouver celui qui a désobéi à ses ordres 3 ans plus tôt. Le blocus anglais se faisant plus oppressant sur l’Atlantique et les recherches s’avérant difficiles, l’opportuniste Kerbeuf a recours à Robert Surcouf pour monter son expédition. C’est après certaines compromissions traîtresses que les 3 vaisseaux s’engagent vers le grand large et, grâce aux portulans de Kermadec décryptés habilement par Surcouf, foncent droit sur l’archipel qui a recueilli Yann et sa bande de renégats. Le contact entre les deux adversaires depuis 16 ans va s’avérer… mortellement sanglant.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur SURVIVANTS DE L’ATLANTIQUE (LES) #4 – Trésor mortel

Ce quatrième tome marque physiquement un remaniement partiel de l’équipe artistique. En effet, quatre ans après "l’île de la liberté", Jean-Yves Mitton reste à la barre de sa saga de corsaires en tant que scénariste et s’adjoint les services de Félix Molinari, créateur de nombreux récits de guerre dans le Pacifique dans les années 50 ("Garry", "Tora") et plus tard "Les Tigres Volants", pour la partie graphique. De même, Chantal Chéret a cédé sa place de coloriste à Sophie Balland, cette dernière ayant déjà fait ses preuves dans la série "Vae Victis".

C’est dans une sorte d’alternat de deux tranches de vie (celle de la communauté îlienne de Yann le Scorff et celle de Kerbeuf) que se déroulent les péripéties contées. Cette juxtaposition d’évènements permet à Jean-Yves Mitton de jouer savamment sur les différents climats (météorologiques et émotionnels). L’auteur oppose l’insouciance et la joie intense de vivre de certains à la vénalité, la volonté destructrice et l’ambition aveugle et dévorante d’autres. La violence des mots et des faits est également à soulever permettant de signaler que cette série n’est pas à mettre entre toutes les mains surtout des plus jeunes.

L’action, comme il se doit, est au rendez-vous et se caractérise par les faits d’armes et par certaines surprises distillées mais se veut moins importante que dans les épisodes précédents. Le suspense concernant la rencontre inévitable progresse doucement de planche en planche jusqu’à exploser au moment de la cohésion.

Pour le dessin, il est très difficile de succéder à Jean-Yves Mitton. Dans ce travail, Félix Molinari s’en sort correctement et réalise des décors exotiques de rêve (les couchers de soleil sur l’archipel en sont le témoignage). Certes, ce dernier utilise un trait assez gras et les personnages sont un peu imprécis dans leur physionomie mais ils demeurent d’une restitution très abordable. De plus, la qualité générale de sa prestation est rehaussée par un effort de colorisation somme toute très agréable.

"Trésor mortel", récit terriblement destructeur réalisé par un nouveau tandem plein de promesses, marque la fin d’un rêve de toute une bande d’épris de liberté, la victoire de la vénalité et augure une suite gorgée de suspense. Une lecture d’une série aux embruns historiques à conseiller.

Par Phibes, le 3 août 2008

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