SURCOUF
La naissance d'une légende

Lors d’une échauffourée entre les forces maritimes anglaises et celles de la royauté française, un homme blessé gît sur le pont du navire au cœur de la bagarre, dans une marre de sang. Il se nomme Jonas Wiggs et son état immobile lui donne l’occasion de se remémorer une grande histoire, celle liée au légendaire Robert Surcouf.

En 1796, alors que le corsaire a fait main basse sur le Triton, l’un des fleurons de la Compagnie des Indes, Jonas Wiggs est envoyé par son journal, le Times, pour découvrir la véritable personnalité de celui qui fait trembler la couronne britannique. Agissant secrètement sous une identité d’emprunt, le journaliste entame son enquête en prenant tout d’abord pour cible Saint-Malo, la ville qui a vu naître le fameux aventurier. Dès le premier contact, le portait de l’intrépide Surcouf commence à se dessiner.

 

Par phibes, le 19 mars 2012

Publicité

Notre avis sur SURCOUF #1 – La naissance d’une légende

Qui n’a jamais entendu parler de Surcouf, le fameux corsaire qui, au 18ème, sous la bannière constellée de lys, a su se construire sa notoriété de monstre des mers à force de pourchasser la flotte commerciale et militaire de la couronne anglaise sur tout le globe ?

Certes, ce n’est pas la première fois que cet illustre personnage voit sa destinée traitée en bandes dessinées puisque entre 1951 et 1953, le tandem aguerri composé de Jean-Michel Charlier et de Victor Hubinon, a réalisé en son honneur un superbe triptyque devenu un classique sous l’égide de l’éditeur Dupuis. Malgré tout, cette nouvelle version que nous propose 12Bis vaut son pesant d’intérêt par le fait qu’elle se veut associer trois auteurs patentés, l’historien Arnaud Delalande (Le dernier cathare…), le dessinateur Guy Michel (Le sang du dragon, Les Contes de Brocéliande…) et surtout l’explorateur descendant du célèbre personnage, Erick Surcouf.

Ce premier opus qui augure une saga en trois épisodes bénéficie d’un vent de fraîcheur, d’originalité scénaristique attrayante. Cette première évocation qui traite des premiers pas vers la reconnaissance du principal concerné, vogant habilement entre passé et présent, est puissante, dotée d’une dynamique enivrante qui confère à celle-ci un esprit d’aventures maritimes indéniable. Elle est par ailleurs inédite puisqu’elle passe par la narration d’une tierce personne, le journaliste Wiggs. Toutefois, la biographie qui nous est dispensée se doit également de se raccrocher au cadre historique, cadre que les auteurs maîtrisent et qu’ils restituent avec rigueur et richesse.

Le graphisme de Guy Michel est des plus généreux. Le travail qu’il réalise, conforté par celui réalisé précédemment dans les séries telles Le sang du dragon ou dans Seznec… bénéficie d’un détail remarquable, d’une recherche poussée dans les perspectives. Ce dessinateur excelle dans l’évocation des combats (à grande échelle), dans la représentation de scènes à sensation ou dans la restitution des navires, suscitant ainsi quelques frissons bien agréables. Ses personnages ont sans aucun doute du pep, croqués dans des gros plans très habiles. Seule la colorisation, à certains moments, peut pêcher de par ses effets un peu trop clairs.

Un premier volet biographique engageant qui donne réellement envie de voguer dans le sillage du principal concerné.

 

Par Phibes, le 19 mars 2012

Publicité