Vu à la télé

Superstar est un héros "sous contrat", sa vie est filmée 24h/24, on surveille pour lui les taux d’audience, on organise des shows, il est de tous les journaux d’information télé, on le voit partout… Dans l’intimité il s’appelle Cody Bridges, son père est un géant de l’industrie des médias et il contrôle chaque aspect de la vie de son fils qui ne supporte plus cette situation. Mais Cody peut-il vraiment changer les choses ? surtout quand on sait que son pouvoir ne peut exister que si les gens lui font le don d’une partie de leur bio énergie, d’où l’importance de l’audience, du succès et de ses dérives !

Par fredgri, le 4 avril 2013

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Notre avis sur Vu à la télé

Publié pour la première fois en 1999 par le label de Kurt Busiek "Juke Box", sous la forme d’un ashcan de 8 pages en noir et blanc, Superstar devra attendre nénmoins deux ans avant de réapparaitre chez Image dans sa forme définitive, en couleur.
Au travers du dossier à la fin du volume Busiek raconte les péripéties qui auront rythmé ce projet, que ce soit sous le crayon de Paul Ryan, ou d’Alan Davis avant d’arriver entre les mains de Stuart Immonen.
Et c’est donc 12 ans après que nous voyons arriver cet album chez Glénat, ce qui demeure une excellente nouvelle.

Comme à son habitude Busiek est un grand connaisseur à la fois de l’histoire des comics, mais surtout de ses codes. Ici c’est donc l’occasion de tordre l’image du héros en le replaçant dans un contexte plus "réaliste". Car on parle d’audimat, on parle de show de bienfaisance, d’image de marque, mais surtout on parle d’un produit, même si Cody refuse de l’admettre, il n’est que du marshandising pour les entreprises qui l’emploient, qui gagnent de l’argent sur son image. Le héros peut-il avoir une valeur marchande, jusqu’à quel point ses convictions personnelles doivent-elles être sacrifiées pour son image ? Mais la vraie bonne idée c’est bien sur les pouvoirs du héros directement tributaires des dons que ses fans lui feront et qui varieront selon l’image qu’il montre à l’écran. S’il se fait battre pendant un combat la courbe va baisser et il aura moins de chance de gagner, par contre si on lance une campagne de figurines à l’effigie de Superstar, ce dernier va voir ses pouvoirs s’accroitre…

Cette réflexion sur l’héroïsme renvoie en quelque sort à l’un des premiers héros multimédia, Booster Gold, qui loue ses services et porte sur son costume les logos de ses sponsors.
Cette mise en abime est vraiment intéressante car elle met en avant, bien plus que les combat eux même, le poids de l’image et son impact sur la vie quand on décide de tout sacrifier pour elle ! Plus globalement, le propos peut aussi englober l’industrie des comics avec ses nombreuses franchises qui génèrent énormément d’argent, au risque d’avoir perdu en route l’essence même de ces héros qu’elle anime.

Bon, le scénario est tout de même assez court, on aurait aimé suivre ce personnage vers le bout de sa démarche et du coup ça se finit un peu en queue de boudin. Une désacralisation qui aurait pu être plus riche encore. Busiek semble pourtant avoir mis beaucoup d’énergie dans ce projet et le travail de Immonen est exemplaire, rien à redire. C’est, comme d’habitude avec cet artiste, très bien rythmé, parfaitement mis en scène, que demander de plus ?

Un album peut-être un brin cher pour son contenu, mais qui reste une très agréable lecture, avec de très bonnes réflexions !

Par FredGri, le 4 avril 2013

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