Superman, Red Son

Imaginons un seul instant que l’engin spatial contenant le petit Kal El ne soit pas tombé aux Etats Unis, mais en pleine URSS ! L’enfant aurait alors été élevé par une famille de paysans dans une ferme d’état avant d’être pris en charge, une fois ses pouvoirs émergés, par Staline lui-même.
En plein déséquilibre de force, les USA se seraient alors lancés eux aussi dans la course aux supers hommes sous l’égide du célèbre Docteur Luthor, un génie réputé pour être l’homme le plus intelligent du monde !
Mais voilà, ce Superman est un homme plein de principe, généreux et idéologue, il rêve d’un monde meilleur, sans famine, sans pauvreté… Après la mort de Staline, il devient le nouveau chef de l’état russe et ses rêves d’Uthopie se transforment très vite en une sorte de pouvoir faciste déguisé. Dans l’ombre, les gens commencent à gronder et l’on entend un nom qui circule, le symbole d’une certaine résistance… Batman…

Par fredgri, le 19 avril 2010

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Notre avis sur Superman, Red Son

Dans cette histoire Elseworld réellement ambitieuse, Mark Millar ("Ultimates", "Authority", "Wanted" et "kick Ass") se permet de retourner le mythe de Superman pour ouvrir un vrai débat sur le rêve américain et ses idéaux. C’est parfois un peu "grande gueule", pas super fin, mais je trouve l’ensemble assez pertinent, loin des schémas habituels. Même si, finalement, la première partie nous dépeint un Superman très semblable à ce que l’on connait. Non, ce qui est réellement passionant, c’est cette vision d’une uthopie contrôlée, ce rêve d’une humanité forcément heureuse, mais observée ! Ce qui permet aussi au lecteur de faire des parallèles, de se poser des questions de manière indirecte
Cette idée d’un rêve ultime entre bien dans la thématique du super-héros, un homme avec des pouvoirs qui l’élèvent au dessus du commun des mortel et qui décide de s’élever davantage.
"Vous serez heureux, même si vous n’êtes pas d’accord !"
C’est une guerre de pouvoir, les axes de la guerre froide se précisent, de moins en moins flous, Millar se pose la question : "Que se passerait-il si Superman avait eu de vrais idéaux politiques ?"
Bon, Red Son est loin d’être un comics politique, c’est avant tout une vraie histoire bien dense avec toutes les références nécessaires, des dialogues qui parfois frôlent l’irrespectueux pour la forme (Millar aime bien provoquer pour provoquer), mais qui sont généralement très bien vus !
Les dessins sont eux aussi d’excellente facture, tout d’abord on retrouve le trop rare Dave Johnson, habituellement cantonné à son travail de cover-artist, puis on retrouve aussi Plunkett que j’avais adoré sur "Alien, labyrinth", notamment !
Un excellent album qui fait réflechir et qui montre que Millar ne se borne à n’être qu’un provocateur à la grande gueule, qu’il sait aussi bien écrire quand il s’en donne les moyens !!!
Très conseillé.

Par FredGri, le 19 avril 2010

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