Superman et Batman : L’Etoffe des Héros

(World’s Finest 1 à 3)
Lex Luthor lance une vaste opération immobilière sur Gotham, il est notamment intéressé par un orphelinat qui appartient au Joker. Ce dernier fait alors un deal avec Luthor, il demande de pouvoir passer un mois de "vacances" à Metropolis plus la somme de cinq millions de dollars. Marché conclu ! Ils vont ainsi échanger leur "ville" !
Mais l’arrivée de Luthor à Gotham et celle du Joker à Metropolis n’est pas pour plaire à Batman et Superman qui vont très vite se rendre compte que leurs deux ennemis ont aussi des plans pour eux ! Luthor dénonce Batman comme étant une menace pour la sécurité de la population, tandis que Superman est ridiculisé par le Joker. Les deux héros Vont alors convenir aussi, entre eux, d’un deal…

Par fredgri, le 17 juin 2013

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Notre avis sur Superman et Batman : L’Etoffe des Héros

Cet album reste encore à ce jour l’un des projets les plus réussis parmi ceux qui réunissent les deux héros.
Tout d’abord il réunit le co-auteur de Watchmen, Dave Gibbons qui démontre ici qu’il peut à l’occasion être aussi un très bon scénariste, très inspiré, puis le dessinateur de Nexus, Steve Rude qui est encré par Karl Kesel, nous offrant là une très belle harmonie de style ! Ensuite, il renoue avec une approche plus basique et fraîche des deux héros, plus proche de ce qu’on pouvait lire dans les années 30/40. Quelque chose d’essentiel, d’extrêmement iconique !

Toutefois, le scénariste fournit ici un récit très dense avec de multiples ramifications assez poussées. Il revient sur le passé en développant une micro-intrigue qui va avoir du sens que plus tard, tout en jouant très habilement sur les divers parallèles entre Superman et Batman, ainsi qu’entre Luthor et le Joker. A cela Rude rajoute un sens du cadrage, de la mise en scène qui appuie les idées développées par Gibbons. La ville lumineuse de Metropolis et les architectures gothiques de Gotham venant amplifier ces ambiances !

Et très vite la rigueur de Gibbons et la virtuosité de Rude nous entraînent dans un chassé croisé très soigné entre tout ce petit monde, n’hésitant pas à s’amuser avec la faune habituelle des deux univers, Loïs Lane et Jimmy Olsen croisant Alfred etc.

Peut-être que le formalisme très marqué de ces planches, cette précision narrative et le perfectionnisme de Gibbons ont tendance à rendre une machine un peu trop bien huilée, c’est vrai, malgré tout on a aussi le sentiment que les deux artistes ont su aussi apporter chacun de leur côté leur propre touche. On reconnait dans les mises en page de Rude, par exemple, son sens du design, de la dynamique qu’on a pu admirer auparavant dans ses Nexus, des planches magnifiques, très raffinées à l’équilibre très subtils ! De même qu’on sent aussi beaucoup dans le scénario le regard du dessinateur, il y a pas mal de scènes muettes, chargées d’émotion, avec un découpage qu’on ressent bien comme étant avant tout visuel !

Il en ressort un très très bel album qui semble donner une leçon de BD à chaque planche. Peut-être est-on à la finale bien plus éblouit, en effet, par le travail de Rude qui explose littéralement dans chaque case, sublimant véritablement le scénario qu’il prend en main, que par le récit de Gibbons en lui même. Néanmoins, ça serait bien injuste, car c’est aussi une histoire passionnante et très entraînante !

A lire absolument !

Par FredGri, le 17 juin 2013

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