SUPERINO
Superino à la rescousse

Superino est le héros de New Napoli. La nuit, il patrouille pour combattre le crime sous toutes ses formes, mais avec un peu trop de succès malgré tout. La prison est surchargée, il n’est plus possible d’accueillir les malfrats que le héros ramène régulièrement. Lorsqu’il capture la mystérieuse Robinetta des bois (il lui propose un peu plus tard de changer de nom pour un "Supergazza" plus seyant), le chef de la police, le commissaire Cochonou, lui recommande de la relâcher, tout simplement. Superino n’a alors d’autres choix de la confier à son "ami/alterego" Dino DiMarco, jusqu’au moment ou il y aura de la place pour elle, en prison. Néanmoins, entre le héros et la belle s’engage petit à petit une étrange complicité, tandis que Superino doit affronter un homme poulpe, maître du crime…

Par fredgri, le 11 septembre 2022

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Notre avis sur SUPERINO #1 – Superino à la rescousse

Initialement présenté comme un hommage appuyé à un vieux personnage de fumetti italien (qui n’a évidemment jamais existé), ce Superino est en fait une parodie au genre super-héroïque et plus particulièrement à l’univers de Batman. Trondheim et Kéramidas multiplient ainsi les références en les pastichant allégrement. Gotham devenant New Napoli, le commissaire Gordon devenant le commissaire cochonou, Batman Superino, Catwoman Supergazza, Bruce Wayne Dino DiMarco, Alfred la mère de Dino etc.

Bien que l’on reste tout du long dans un registre humoristique sans finesse, il faut bien avouer que cela fonctionne tout de même pas trop mal, en général ! Trondheim s’amuse à retourner les codes de l’univers du Dark Knight pour les transformer en éléments parfois stupides, mais souvent hilarants (notamment le héros qui bat ses ennemis à coup de sandwiches au thon…). Ainsi Superino devient un super-héros qui s’y prend parfois de façon assez maladroite, avec un peu de naïveté. Quand il se débarrasse de son costume pour devenir Dino, il devient carrément le fils immature à sa maman qui le pouponne sans cesse, persuadée que lorsque son fils s’éclipse c’est parce qu’il a des diarrhées chroniques qui l’immobilisent aux toilettes pendant des heures. De son côté, la belle SuperGazza est peut-être celle qui ressemble le plus à son modèle, vénale, mais juste, consciente que la manoir de Dino est de toute façon plus confortable que son appartement miteux, elle accepte bien volontiers de rester sa prisonnière, quitte à se laisser attacher, de temps à autre, pour le décorum !

Trondheim connait son boulot, le récit est particulièrement bien rythmé, avec ce qu’il faut d’action, de scénettes de quotidien, le tout mâtiné d’humour, de bonnes répliques… C’est un vrai bonheur de glisser dans ce volume ! Même si le ton est résolument et très clairement tourné vers un jeune public amateur de super-héros qui fait rire.
Il faut dire que c’est un peu dans l’air du temps, on connait déjà le récent Supergroom, Captain Biceps, Spider-Ham, Paulette Comète etc. L’image de puissance viril véhiculée par ces héros américains, qui crèvent régulièrement l’écran, provoque nécessairement des "moqueries" et Superino n’en est que l’un des multiples exemples !

Aux dessins, Kéramidas s’en sort extrêmement bien, même si son travail reste en deça, par exemple, de ses Donald/Mickey qu’il a produit, toujours avec Trondheim. Pour l’occasion, il adopte un style légèrement plus vif, plus épuré. L’album étant plus petit que la moyenne (24,8 x 18,1cm) il a dispose d’un nombre de cases par page plus réduit, histoire d’aller plus à l’essentiel !

Il n’en demeure pas moins que cette sortie est une très belle surprise, on se plait à imaginer qu’il aurait pu réellement exister un tel super-héros dans les publications italiennes, de quoi rêver encore un peu, une fois la dernière page refermée !

Par FredGri, le 11 septembre 2022

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