Super-Sourde

 
A quatre ans, la petite Cece a été atteinte d’une méningite. Suite à cela, elle est devenue sourde. Mais pas complètement, heureusement pour elle ! Et après une période sans pouvoir rien entendre, grâce aux compétences de praticiens sérieux, elle a enfin pu être appareillée.

Qu’il fut bon pour elle de retrouver l’ouïe, qu’il lui fut bon pour elle d’entendre à nouveau, de pouvoir écouter, de pouvoir comprendre ! Grâce à son Phonic Ear, Cece a pu retourner dans une classe normale. Mais avoir cet appareil pas très discret sous ses vêtements et deux cordons courant jusque dans ses oreilles, voilà qui n’était pas exactement la chose dont la petite Cece rêvait par dessus tout. Pas facile en effet de se faire des amis quand on est "la sourde" de la classe, de la rue ou du quartier…
 

Par sylvestre, le 12 octobre 2015

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Notre avis sur Super-Sourde

 
Cette bande dessinée Super-Sourde brille par l’optimisme qu’elle dégage. Elle commence pourtant par un drame : la méningite qui frappe Cece Bell et qui la rend sourde ! Mais elle nous raconte ensuite comment cette même petite Cece, entourée par ses parents et par les amis qui vont compter dans sa vie, va aller au-delà de son handicap en trouvant du positif dans les malheurs qui lui tombent dessus. Elle nous parle aussi et surtout du regard que portent sur elle les autres ; et nous dévoile aussi, non sans humour, comment elle, la sourde, voit les entendants ! Un point de vue (et d’ouïe…) loin d’être banal !

Super-Sourde est une BD qui s’adresse à la jeunesse et qui, pourquoi pas, redonnera de la confiance en eux à ceux qui en ont besoin. Par ailleurs, tout y est vu à hauteur d’enfant, et ainsi on "est" Cece pendant notre lecture : les bulles de textes des autres sont vides quand Cece n’entend rien, ou nous offrent des phrases incompréhensibles lorsque Cece ne comprend pas bien. Par exemple.

Le dessin quant à lui n’est pas exactement réaliste : les personnages ressembleraient plutôt… à des petits lapins ! Vous allez me dire que c’est mignon, les lapins. Que c’est adapté, pour une BD jeunesse. Oui, mais lorsque les oreilles et les appareils auditifs sont au centre des choses, exit la discrétion, n’est-ce pas ? Ces oreilles de lapins mettent en effet encore plus en valeur ce "boulet" avec lequel a dû composer Cece ! Mais ça passe. Le style graphique, très simple, est très coloré est donc très percutant, très rentre-dedans. Même s’il y a de la (gentillette) caricature dans ce trait à mi chemin entre l’humain et l’animalier, il n’est pas là pour desservir qui que ce soit. Tout le monde est logé à la même enseigne et on finit donc par oublier la forme pour se concentrer sur le fond.

Toutes ces choses qui ont de l’importance dans la vie de tout un chacun y passent, à plus forte raison quand on est un enfant : les moqueries, les joies, les amitiés, les déceptions, les lassitudes, les hauts et les bas, etc, etc… Tout ça participe à dresser des portraits assez complets des gens qui cohabitent avec Cece et à présenter une multitude de situations précises mais représentatives de ce qu’elle a vécu. On finit forcément par bien l’aimer, notre Cece, et par la féliciter d’avoir su vivre avec sa différence de manière intelligente jusqu’à vouloir partager son expérience avec le plus grand nombre et surtout avec ceux qui pourraient se reconnaître en elle… puisque vous l’aurez compris, cette bande dessinée est autobiographique.

En transformant son handicap et ses appareils en atouts de super héroïne (on imagine bien là ses parents qui ont dû, à une époque, être assez persuasifs pour que Cece prenne les choses du bon côté !), l’auteure, en plus de donner du dynamisme à son récit, réussit à insister sur le fait que malgré ses problèmes, chaque handicapé a de la richesse à apporter aux autres. Si ce n’est pas un beau message de vivre ensemble, ça !

Une très belle lecture, chaudement recommandée !
 

Par Sylvestre, le 12 octobre 2015

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