SULEYMANE
L'absolution par le Feu

L’eau monte. Elle a déjà envahi les terres que l’on nommait jadis Italie et elle envahit progressivement Prague, sur les terres avancées.
La caste dirigeante est à la recherche d’un eunuque noir, en partie cybernétisée, accompagné de sa soeur. Il s’agit d’un colosse nommé Suleymane.
Suleymane fait partie d’une rébellion anarchiste. Il cherche à détruire, à se venger. Mais l’état n’est pas la seule entité à sa poursuite : Félicité, dominatrice perverse, maîtresse d’une maison de plaisirs et de souffrance, veut aussi se venger de Suleymane…

Par TITO, le 1 janvier 2001

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3 avis sur SULEYMANE #1 – L’absolution par le Feu

Suleymane se déroule dans un monde post apocalyptique improbable, marqué par les reliquats de religion et les dérives des élites, tiraillé par des fléaux et des armées baroques… Un monde qui rappelle vaguement les dernières productions de Bilal, mais aussi de Dionnet ou encore l’excellent « Empereur Océan ». Mais si ces univers sont de moins en moins originaux, ils peuvent se révéler savoureux et c’est le cas ici. L’Europe futuriste qui nous est présentée, hantée d’armures baroques et de nudité sensuelle, violente et fanatisée, injuste et cruelle, est une vision intéressante et artistiquement chargée qui sert de toile de fond à un récit intelligent.
Car sans être révolutionnaire, ce premier tome se laisse très bien lire, et ne cède ni à la facilité de présenter longuement les personnages, ni à celle d’un hermétisme démesuré. Beaucoup de choses restent à découvrir en marge de la trame, mais la fuite éperdue que constitue ce tome est intéressante et rythmée.
Enfin l’esthétique générale, les couleurs et les dessins très marqués, qu’il s’agisse des corps ou des architectures, constituent sans aucun doute un point fort de cet album. Les textures sophistiquées donnent à la chair un rendu très tactile, et les scènes de sexe, banalisé à la cour de Félicité, sont d’une forte puissance émotionnelle, sans être trop vulgaires (même si ce tome n’est pas à mettre entre toutes les mains bien sûr). Les mouvements et certaines onomatopées un peu envahissantes peuvent certainement s’améliorer mais l’esthétique est très prometteuse.
En conclusion j’ai été agréablement surpris par cet album qui confirme le grand intérêt que je porte aux productions de NUCLEA2 et qui laisse augurer une suite passionnante. A découvrir…

Par TITO, le 24 juillet 2003

Passons cette couverture particulièrement laide pour se lancer dans les pages de cet album !
Tout d’abord, ce qui m’a tout de suite intéressé c’est le graphisme en couleur directe, c’est bien senti, très expressif et parfaitement maitrisé, les seuls vrais bémols que je vois c’est parfois un aspect un peu grossier (dans les vues larges) et une tendance à varier régulièrement le rapport de taille entre les deux « héros »… Mais c’est bien tout ce qui me vient en tête à l’instant !
Une fois revenu à la lecture de ce « Süleymane » je me suis assez vite dit que cette histoire etait complètement indigeste. Une course poursuite qui dure toute l’histoire, on les attrape, on les perd etc. De plus on en apprend pas forcément beaucoup et c’est enrobé d’un salmigondis mystico-sado-maso vraiment lourd (tellement lourd que les auteurs se sentent obligés de rajouter, à la fin, des résumés pour préciser qui est qui ! Comme quoi, tout n’est pas forcément clair !).
Je n’arrive, personnellement, pas trop à comprendre cette vague d’histoires Jodorowskiennes teintées de libérateurs, d’entités suprèmes, de révoltes etc. Ca ne me parle absolument pas tout ces préchi-préchas. De plus, je me dis que si les auteurs nous avaient épargné cette ambiance ultra-maniérée on aurait eu droit à une histoire, certes tout autant course-poursuitesque, plus lisble et palpitante. Au lieu de ça, ils alourdissent les dialogues ! Pourquoi ne pas avoir exploité aussi cette veine sado-maso, entrer dans une thématique de la douleur ?
Tout est de l’ordre de la surface dans ce premier tome, c’est dommage !

Par FredGri, le 16 septembre 2003

Curieux album que ce Suleymane.
Passé une couverture assez laide, on ouvre et on commence à feuilleter l’ouvrage comme si on se baladait dans un décor barroque et barré…. et paf, on est tout de suite frappé par un univers très marqué. pas de doute, les auteurs ont bel et bien une idée derrière la tête… il ya bien sur des tonnes d’éléments à ingurgiter, des noms à retenir et à coucher dehors mais l’univers est quand même là…
C’est sombre, cruel, premier degré, barroque, desespéré, poetique, violent. Là-dessus, le héros est un colosse noir, esclave en fuite et eunuque…rien que pour cela, cet album est une trouvaille… on à là peut être un nouveau grand héros…

Pourvu qu’on puisse voir la suite bientôt…

Par Godzilla, le 8 septembre 2003

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