Suis l'homme en blanc

Dans les montagnes qui recouvrent la frontière birmano-thaïlandaise, on trouve les Karens. Ils vivent dans la précarité, bercés par leurs coutumes, en toute simplicité !
Pro Peu Pou est encore jeune quand son père, le chef du village, meurt soudainement. Il lui faut dorénavant gagner de l’argent pour faire vivre sa famille, il récupère un éléphant et décide de partir pour le former et chercher cet "homme blanc" dont lui a parlé son père dans son dernier souffle. Quand il revient bredouille, on lui demande de devenir le nouveau chef du village…

Par fredgri, le 29 août 2017

Notre avis sur Suis l’homme en blanc

Cette histoire est vraie !
Un jeune garçon devenu chef de son village malgré lui. Il apprend à se renforcer, à penser à son village dorénavant et pour cela il faut aussi se cultiver ! Mais, de plus, il se souvient des derniers mots de son père lui demandant de "suivre l’homme en blanc"… Quand il rencontre le père Quintard il devine de suite qu’il est au bout de sa première quête, il lui faut maintenant épouser la religion, se faire baptiser…

Bien au delà d’une simple "confession de foi", cet album nous raconte le parcours d’un jeune homme qui est amené à prendre des responsabilités qui le dépassent, ils se pose des questions, cherche en lui des réponses et progressivement découvre la religion. On n’est pas dans un ouvrage prosélyte, loin de là, il s’agit bien plus d’une expérience de vie, d’une aventure palpitante qui plus est !
Parce qu’au delà du vernis religieux, ce récit se dévore littéralement d’un bout à l’autre. Même si le rythme est lent, voir nonchalant ! On rencontre Pro Peu Pou, sa famille, son lien avec son éléphant Pukhamo et cette découverte spirituelle qui va le transcender ! De plus, se dévoile devant nous les us et coutumes d’un peuple très peu connu, plein de petites particularités assez savoureuses, qui vit simplement au grès du rythme de la nature et de ses traditions. La foi ayant ici davantage un rôle de révélateur et de lien social.

Beaucoup de subtilités dans l’écriture de Thomas Oswald qui reste en retrait, tout en sachant être à l’écoute de ses personnages, de ce qu’ils éprouvent, au fil des planches ! On suit donc le jeune homme, ses rencontres, on sourit en le voyant tenter de dompter Pukhamo, on le voit travailler, découvrir le monde qui l’entoure, grandir !

Mais tout est réellement sublimé par le travail de Jean-François Cellier qui revient en pleine forme après son album paru en début d’année. Son trait est extrêmement vivant, un encrage vif et des aquarelles de toute beauté. On retrouve aussi ce sens de la mise en page qu’on lui connait, très audacieux, avec des petites idées discrètes mais vraiment pertinentes deçi delà. A nouveau on est complètement sous le charme de ce dessin remarquable !
Jean-François Cellier est en pleine forme et on attend avec impatience son prochain album (peut-être la troisième partie de Jeanne la Pucelle, qui sait !)

En tout cas, si je pouvais conseiller un album pour cette rentrée scolaire ce serait ce "Suis l’homme en blanc" !!!

Très recommandé !

Par FredGri, le 29 août 2017

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