SUCCUBES
Messaline

Œuvrant régulièrement dans un des bordels du sous-quartier malfamé de Subure de la Rome antique, Lycisca a la particularité d’être une fille à l’appétit sexuel insatiable et l’assouvit sans retenue à la satisfaction de la maîtresse de la maison close. De plus, son caractère et son arrogance on ne peut plus marqués la rendent totalement imprévisible et surtout incontrôlable, au grand dam de la vénérable mère de l’Ordre des Filles de Lilith auquel elle appartient. Toutefois, considérant la haute place qu’elle détient dans la société romaine, elle est sollicitée pour éliminer Valérius Asiaticus, grand Maître de la Confrérie des Loups qui cherche inlassablement à détruire leur Ordre. En effet, Lycisca a pour nom réel Messaline et est épouse de l’empereur romain Claude. Parviendra-t-elle à assumer cette mission indispensable à la survie des Filles de Lilith malgré ses états d’âmes, son intransigeance et ses nombreuses frasques perpétrées au nez de son mari Claude ?

Par phibes, le 23 mars 2014

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Notre avis sur SUCCUBES #4 – Messaline

Bien investi dans cette série qui met en exergue, sous le couvert de la collection Secrets du Vatican, des portraits de femme dont la personnalité a quelque peu influé sur le cours de l’Histoire, Thomas Mosdi nous donne la possibilité grâce à ce quatrième volet de découvrir un nouveau personnage charismatique dont le patronyme se veut être associé au libertinage et à la soif de puissance, en l’occurrence la sulfureuse Messaline.

Pour cela, le récit nous immerge dans les ambiances historiques de la Rome antique, au temps où l’empereur bègue Claude assurait son règne à la suite de celui de son neveu Caligula. Sans détour aucun, il nous permet de découvrir la plantureuse héroïne dans son insatiabilité représentative et lui octroie adroitement un lien prépondérant avec le célèbre Ordre des Filles de Lilith, Ordre récurrent de la saga. Ce lien suffit au scénariste pour cautionner, de fait, son intrigue qui, à n’en pas douter, a un rapport assez étroit avec la destinée dramatiquement réelle de l’impératrice.

Comme on peut le ressentir à l’invite de la sculpturale créature qui arbore le premier de couverture, la sensualité féminine prend beaucoup de place dans cet album. Thomas Mosdi fait essentiellement reposer son histoire sur les nombreuses turpitudes de son personnage, dans une évocation généreuse digne d’intérêt qui ne manque pas assurément, ni de chaleur, ni de dépravations. La narration qui en découle caractérise la personnalité hors norme de son héroïne et met en association, sous le couvert de l’antagonisme entre les Ordres occultes, des scènes de débauche, de manipulation, de meurtres, bien concluantes.

C’est le dessinateur italien Marco Dominici qui vient donner un physique à la putain impériale. Pour un premier album grand public, cet artiste peut se targuer de rester dans la lignée de ses prédécesseurs quant à la représentation de la beauté de la femme. D’un trait pour le moins averti, il vante généreusement ses formes, via des proportions avantageuses et des expressions très réalistes, lui donnant ainsi une présence on ne peut plus forte. Les décors sont également remarquablement travaillés, dans une reconstitution historique finement étudiée et soignée. Cette évocation graphique générale vaut également par la superbe colorisation Marta Martinez qui apporte un relief tout particulier à cet ensemble pictural.

Un quatrième tome sulfureux sur une succube charismatique, reconnue pour son appétit sexuel et son sens de la manipulation, réalisé avec efficacité par Thomas Mosdi et Marco Dominici sous l’égide de la collection Secrets du Vatican chez Soleil.

Par Phibes, le 23 mars 2014

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